Liste & thèmes des lettres de liaison
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Samedi prochain, 3 août 2024 : 1er samedi du mois
N’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.
Mystère à méditer |
2e mystère douloureux : La flagellation |
Blasphèmes à réparer |
Les blasphèmes contre la virginité de la Très Sainte Vierge |
Lettre de liaison n° 164 (1er août 2024)
Dans le secret confié le 13 juillet 1917, après avoir dit « À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera », Notre-Dame continua : « Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi. Etc. Ceci ne le dites à personne. À François oui vous pouvez le dire. »
Cette partie, improprement appelée troisième secret (elle est en réalité le troisième point du secret), fait encore l’objet de nombreuses controverses. En effet, depuis le 26 juin 2000, date à laquelle le Saint-Siège publia un texte présenté comme étant le troisième secret, l’authenticité de ce texte est toujours contestée. Le sujet ayant été abordé dans plusieurs lettres (notamment dans les lettres n° 108, 109, 113, 117 à 119, 121, 123 à 127, 130, 138. Voir liste des lettres sur le site), nous ne nous étendrons pas sur ce point. Pour ceux qui souhaiteraient creuser cette question, nous les renvoyons au livre Mystères et vérités cachées du troisième secret de Fatima (présentation du livre dans la lettre de liaison n° 117).
Pour l’instant, il est préférable de nous concentrer sur les parties du message qui ne font pas l’objet de polémiques. En particulier, restons sur cette certitude : le Cœur Immaculé de Marie triomphera. Or nous n’avons pas encore vu ce triomphe. Nous ne sommes donc pas à la fin du monde. Prions pour que ce triomphe arrive. Voyons maintenant ce que nous dit la suite du message de Notre-Dame.
La deuxième prière de Notre-Dame
Après avoir confié le secret aux petits voyants Notre-Dame reprit : « Quand vous réciterez le chapelet, dites après chaque mystère : “Ô mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin.” »
Avant d’analyser en détail cette prière, il convient de savoir quels ont été les mots réellement prononcés par Notre-Dame. Car il existe plusieurs formules pour cette prière. Plusieurs personnes nous ont d’ailleurs demandé qu’elle était la vraie formule.
Le texte de cette prière a été rapporté trois fois par écrit par sœur Lucie : une fois dans le troisième mémoire et deux fois dans le quatrième. Dans son livre Memórias e cartas da Irmã Lúcia, le père Antonio Maria Martins s. j., a inclus un fac-similé de l’intégralité des quatre mémoires de sœur Lucie écrits entre 1935 et 1941. Il est donc possible de savoir ce qu’a écrit exactement sœur Lucie. Voici la reproduction des trois textes figurant dans ces mémoires, suivie d’une version dactylographiée pour pouvoir les lire plus facilement.
1re version (3e mémoire, pages 220/221 du livre du père Martins)
2e version (4e mémoire, pages 306/307 du livre du père Martins)
3e version (4e mémoire, pages 340/341 et 342/343 du livre du père Martins)
Comparaison des trois textes
À un mot près, les trois textes sont absolument identiques : « Ó meu Jesus perdoai-nos, livrai-nos do fogo do inferno, levai as alminhas todas para o Céu, principalmente as (ou aquelas) que mais precisarem. »
Il n’y a qu’une différence : le mot “as” dans les 2 premières versions est remplacé par “aquelas” dans la 3e.
Le père Martins a traduit de la façon suivante : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez (ou emmenez) au Paradis toutes les âmes surtout celles qui en ont le plus besoin. »
À un mot près, les trois traductions sont identiques ; seul le mot “levai” qui figure dans les trois versions portugaises est traduit de deux façons différentes : par “conduisez” dans la version du 3e mémoire et par “emmenez” dans les deux versions du 4e mémoire.
Le mot “conduisez” semble préférable, car il marque plus le rôle de la liberté humaine : Jésus qui est la voie, la vérité et la vie, nous indique le chemin comme le pasteur qui conduit son troupeau. Et nous avons la liberté de suivre ou non le chemin indiqué.
Sœur Lucie a toujours dit qu’elle avait essayé de reproduire les paroles de Notre-Dame exactement comme elle les avait prononcées. Au père Castelbranco, elle confia à propos du secret : « Lorsque j’écris, je tâche de citer littéralement. J’ai donc voulu écrire le secret mot à mot. (…) J’ai écrit les paroles dans l’ordre même où elles furent prononcées. » Il est donc raisonnable de penser que la formule figurant dans les 3e et 4e mémoire reproduit fidèlement les paroles de Notre-Dame.
De nos jours, la formule la plus fréquemment employée diffère très peu du texte de sœur Lucie (mots ajoutés en gras) :
Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout spécialement celles qui en ont le plus besoin de votre Miséricorde.
Les modifications apportées au texte original ne changent pratiquement rien. “Pardonnez-nous” et “pardonnez-nous nos péchés” ont exactement le même sens. De même, “surtout” et “spécialement” ont la même signification, “Ciel” et “Paradis” également. Le mot “Ciel” est toutefois plus proche du mot portugais “Céu”.
Seul le remplacement de l’expression “celles qui en ont le plus besoin” ( c’est-à-dire les âmes qui ont le plus besoin d’être conduites vers le Ciel) par “celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde” introduit un sens très légèrement différent. Car “Miséricorde” et “conduire vers le Ciel” n’ont pas exactement la même signification. Mais cette modification ne change pas le sens de la phrase : nous demandons à Dieu d’accorder ses grâces plus spécialement aux pécheurs impénitents.
La structure de la prière
Après une invocation à Jésus, la prière enchaîne 4 demandes :
Invocation : Ô mon Jésus
1re demande : pardonnez-nous,
2e demande : préservez-nous du feu de l’enfer,
3e demande : conduisez au Ciel toutes les âmes
4e demande : surtout celles qui en ont le plus besoin.
Sur le fond, les trois premières demandes sont identiques, car si Dieu nous pardonne, nous éviterons l’enfer et irons donc au Ciel. Inversement, si nous allons au Ciel, c’est que Dieu nous a pardonné. Cette triple demande est comme un écho des triples invocations du Kyrie eleison ou du Sanctus, comme si chacune de ces demandes s’adressait à chaque personne de la Sainte Trinité : Que Dieu le Père, le juste Juge, nous pardonne. Que la mort sur la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ efface nos péchés et nous évite l’enfer. Que le feu du Saint-Esprit nous illumine et nous montre le chemin du Ciel.
Et il n’est pas interdit de voir dans la 4e demande une demande inspirée par la Sainte Vierge pour que nous priions surtout pour ceux de ses enfants qui risquent le plus de se damner. Car son cœur de Mère est spécialement inquiète pour ceux-là.
Le pardon de Dieu
Cette prière nous ramène une fois de plus au cœur du message de Fatima : obtenir la conversion et le salut des pécheurs. Et nous devons prier et faire des sacrifices pour réparer les offenses faites à Dieu et ainsi obtenir la Miséricorde divine pour ces pauvres pécheurs.
Quelques années plus tard, le 25 février 1922, Notre-Seigneur enseigna exactement la même chose à sœur Josepha Ménendez :
Les pécheurs excitent la colère divine. Mais les âmes qui M’aiment, s’immolent et se consument comme victimes de réparation, attirent la Miséricorde de Dieu et voilà ce qui sauve le monde.
Réparer par nos prières et nos sacrifices les fautes commises par les pécheurs, « voilà ce qui sauve le monde » ! Un tel acte de réparation est une très belle façon d’exercer la miséricorde envers ceux qui sont dans le péché. Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur la notion de miséricorde. Le christianisme n’exalte pas n’importe quelle forme de miséricorde. La miséricorde dont l’Évangile fait une béatitude (« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront Miséricorde » - Mat. V, 7) est autre chose qu’un simple attendrissement indifférencié sur la faute d’autrui. La miséricorde évangélique s’adresse à la misère du pécheur et non au péché lui-même. Il convient de ne pas oublier cette distinction.
En effet, il y a deux formes de mal dans le monde : le mal voulu et le mal subi. Le premier est le péché, le second la misère. Saint Thomas parle de mal de coulpe et de mal de peine. Il y a une différence capitale entre ces deux notions qui s’opposent complètement, car un même mal ne peut pas être, à la fois et sous le même rapport, volontaire et involontaire. Ces deux formes du mal entraînent donc deux réactions différentes :
- Le premier, le mal voulu ou péché, parce qu’il est volontaire et dans la mesure où il est volontaire, appelle la réprobation et l’indignation.
- Le second, le mal subi ou misère, parce qu’il est involontaire et uniquement dans la mesure où il est involontaire, appelle la compassion et la miséricorde.
Le péché s’oppose à la Miséricorde de Dieu. Loin de la provoquer, il provoque au contraire sa Justice. Mais dès que la volonté de faire le mal se retire, dès que le repentir s’installe, que le pécheur regrette sa conduite, il devient misère et alors objet de miséricorde. La plus belle illustration nous en est donnée par Notre-Seigneur Lui-même dans les paraboles, en particulier celle de l’enfant prodigue et celle du pharisien et du publicain.
Dans la pratique, un mal est souvent à la fois en partie voulu et en partie subi. Car, dans l’homme, la faiblesse est beaucoup plus fréquente que la malice. Dès lors, nous devons présumer que la faute du pécheur est plus due à la faiblesse qu’à la malice ; et nous devons avoir compassion du pécheur, non pas en tant que pécheur voulant le mal, mais en tant que misérable subissant le mal, même si au départ il y a ou il y a eu volonté de sa part. Il n’en reste pas moins que pour obtenir le pardon Dieu, il faut reconnaître nos fautes, demander sincèrement pardon et s’engager à ne plus les commettre. Sans cela, la Miséricorde divine ne peut pas s’exercer. C’est une condition trop souvent oubliée de nos jours. C’est pourquoi, pour nous comme pour notre prochain, il est important de réciter après chaque dizaine de chapelet la prière enseignée par Notre-Dame.
Le blasphème contre la sainte Cène
L’actualité nous donne, hélas, une raison supplémentaire de réciter cette prière. En effet, au cours de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Paris, retransmise en mondovision et vue par des millions de téléspectateurs, des scènes volontairement provocantes, étalant complaisamment les vices les plus ignobles, véritables apologies du laid ou de l’obscène, ont été présentées. Plusieurs tableaux étaient profondément anti-chrétiens ou offensants pour le passé de la France, portant aux nues des moments parmi les plus tristes de notre histoire.
Le pire fut le monstrueux tableau moquant Jésus-Christ et le sacrement adorable de son Amour. Cette représentation blasphématoire de la Cène est une violente injure faite aux catholiques. Il y avait manifestement une volonté délibérée des organisateurs et des concepteurs de ridiculiser la religion catholique et par conséquent tous les catholiques. Cette abomination, qui a reçu l’accord des plus hautes autorités de l’État, est d’autant plus grave qu’elle a été publique et montrée au monde entier. Que la religion catholique, les morts, l’histoire, la morale puissent ainsi être l’objet des plus abjectes dérisions, montre à quel point le fameux “vivre ensemble”, soi-disant “inclusif” et respectueux de tous, est une véritable fumisterie. Cet affront est d’autant plus révoltant que c’est uniquement à la religion catholique que les organisateurs s’en sont pris : ils n’ont pas osé s’en prendre à Mahomet ou aux symboles du judaïsme, ce qui montre de leur part une incommensurable lâcheté.
Cet ignoble blasphème doit nous faire réagir. Dans son sermon de dimanche dernier, l’abbé Pugga a clairement rappelé l’attitude qu’un catholique doit avoir devant un tel blasphème.
Il faut en premier lieu faire part de notre indignation, protester en affirmant notre foi et en faisant savoir autour de nous pourquoi nous avons été choqués, demander au chef de l’Etat de reconnaître l’affront et présenter des excuses, …
Il faut ensuite réparer cette abominable offense à Dieu. Il faut aussi Le supplier d’épargner à notre pays le châtiment qu’il mérite pour un blasphème si grave. Car si Dieu est miséricordieux, Il est tout autant juste et ne peut pas laisser impunie une faute si grave, spécialement lorsqu’elle est publique. Nous avons pour cela deux moyens particulièrement efficaces à notre disposition.
Le premier est l’assistance à la messe. Car la messe est l’acte de réparation par excellence. La messe est un paratonnerre qui protège des châtiments. Ce blasphème doit conduire les catholiques à assister encore plus assidument à la messe en semaine, en particulier samedi, premier samedi du mois, jour où Notre-Dame demande que nous fassions une communion réparatrice. Si chaque fois après un tel blasphème, l’assistance à la messe augmentait, le démon arrêterait vite de susciter de tels affronts à la Majesté divine.
Le deuxième moyen est la récitation quotidienne du chapelet en disant avec une ferveur accrue, après chaque dizaine, la prière enseignée par Notre-Dame. Elle y sera d’autant plus sensible qu’elle est reine de France.
Réactions de la Conférence des Évêques de France et du Vatican
Pour ajouter encore à notre tristesse et à notre indignation, la réaction de la Conférence des Évêques de France a été pitoyable et scandaleuse. Le communiqué de la CEF se contente de dire :
Cette cérémonie a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme, ce que nous déplorons très profondément. (..) nous pensons à tous les chrétiens de tous les continents qui ont été blessés par l’outrance et la provocation de certaines scènes. Nous souhaitons qu’ils comprennent que la fête olympique se déploie très au-delà des partis pris idéologiques de quelques artistes.
Et c’est tout ! Rien sur la nature blasphématoire du tableau présenté ; rien sur l’immonde outrage à Notre-Seigneur ; rien sur la nécessité d’une réparation ! L’ignoble blasphème sur la sainte Cène ne serait qu’une “scène de dérision et de moquerie”, qu’une “provocation”, qu’un “parti-pris de quelques artistes” qui n’aurait fait que “blesser les chrétiens”. Pour les évêques français, ce qui est important c’est que la fête olympique puisse se déployer en passant par-dessus l’affront.
Au passage, il est faux de prétendre que ce n’est que le parti-pris de quelques artistes, car tout a été validé par les plus hautes autorités de l’État. L’historien Patrick Boucheron, co-auteur de cette cérémonie, a admis que cette cérémonie présentait un “projet politique” pour « faire récit de notre diversité et affirmer crânement, énergiquement que c'est comme ça qu'on va vivre ensemble ».
Et le silence du Vatican est au moins aussi scandaleux et douloureux. Le Saint-Siège, si prompt à défendre les migrants, n’a eu aucune parole pour les catholiques profondément offensés. Comme la CEF, il n’a dénoncé ni le caractère éminemment blasphématoire de la scène, ni l’incroyable injure faite à Dieu, ni la nécessité de réparer cet affront dirigé contre les symboles les plus sacrés de la foi.
Pour toutes ces raisons, faisons des sacrifices, assistons à la messe, en particulier samedi, récitons notre chapelet en y ajoutant, comme nous le suggérions dans la dernière lettre de liaison, l’invocation « Seigneur, donnez-nous de saints évêques ! »
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie
Yves de Lassus