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Petit catéchisme de Fatima

À travers la succession des apparitions de Fatima et des messages communiqués aux petits bergers, c’est un rappel de plusieurs vérités catholiques qui nous est offert. Voici les principales.

Les anges

L’être qui apparaît à Lucie, François et Jacinthe se présente comme étant un ange : « Je suis l’Ange de la Paix ». Ainsi se trouve confirmée l’existence de créatures purement spirituelles au service de Dieu. Plus tard, car tout laisse supposer que c’est le même ange qui apparaît de nouveau aux enfants, il apportera une double précision le concernant et concernant leur patrie: « Je suis son  Ange gardien, l’Ange du Portugal ». Comme pour chacun d’entre nous, les patries ont aussi un ange gardien chargé de veiller sur elles, d’inspirer les décisions et les actes de leurs dirigeants.

La prière

La première demande de l’Ange aux enfants est la prière et il leur montre l’exemple : « Priez avec moi ». Cette importance de la prière est telle qu’il la renouvellera lors des deux autres apparitions et que la Sainte Vierge le répètera six fois à chacune de ses apparitions en y ajoutant à chaque fois toutes les précisions nécessaires.

Prier, oui, mais à qui adresser ces prières ? Et quelle prière ? L’ange nous donne immédiatement la réponse : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime ». Nous croyons en Dieu, nous L’adorons puisqu’il est notre Créateur et nous plaçons en Lui notre espérance puisque notre destin est entre ses mains. Mais l’ange ne s’arrête pas là ; notre prière concerne aussi notre prochain et plus particulièrement ceux pour lesquels nous devons demander pardon à Dieu : « Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». Nous nous substituons à eux pour éloigner d’eux les châtiments de Dieu et implorer sa miséricorde à leur égard.

Le cœur, source et but de la prière

L’Ange attire l’attention des enfants sur les cœurs de Jésus et de Marie. Le siège de la prière, c’est le cœur. Notre prière part du cœur et elle s’adresse aux deux Cœurs qui sont nos plus précieux, nos plus puissants, nos plus fidèles alliés, le chemin le plus sûr pour aller à Dieu.

Les sacrifices

Pas de prière véritable, sincère, si elle n’est pas accompagnée de sacrifices. Le sacrifice est la preuve donnée à Dieu que notre prière n’est pas que de pure forme, qu’elle va plus loin que la marque d’une simple convention, l’accomplissement ordinaire d’un devoir. La prière, c’est la parole. Le sacrifice, c’est l’acte par lequel notre prière trouve son achèvement.

Les trois vertus théologales

La prière de l’Ange est fondée sur les trois vertus de foi, d’espérance et de charité enseignées par l’Église qui accompagnent l’adoration de notre Créateur.

La gravité du péché et sa nécessaire réparation

Ce sont les paroles de l’Ange lors de sa deuxième apparition : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en réparation des péchés par lesquels Il est offensé ». Pécher, c’est offenser Dieu. L’offense est d’autant plus grande que la personne offensée est élevée en dignité. Dieu étant infini, l’offense à Dieu est infinie et mérite un châtiment infini. C’est par pure miséricorde que Dieu accepte que nous faisions acte de réparation afin d’obtenir son pardon.

La conversion des pécheurs

La conversion des pécheurs passe par l’acte de charité (« supplication » est le terme employé par l’Ange) que nous demandons à Dieu d’agréer en vue de leur conversion. C’est aussi sous-entendre que le pouvoir de convertir est entre les mains de Dieu sans que soient remises en cause la liberté du pécheur et sa responsabilité.

La souffrance

« Supportez, avec soumission, les souffrances que le Seigneur vous enverra » (2e apparition de l’Ange).

La souffrance est indissociable de la réparation des offenses à Dieu. Elle est, soit le châtiment que méritent nos propres péchés, soit une mise à l’épreuve de la charité de celui que Dieu a choisi pour réparer les péchés des autres. Ces souffrances peuvent être physiques (ce sera le cas de François et de Jacinthe lors de la maladie qui les emportera), soit intellectuelle (l’incompréhension de ceux qui nous entourent), soit morale (lorsque le comportement des pécheurs nous scandalise), soit spirituelle (lorsque nous sommes privés pour un temps des lumières et des grâces de Dieu afin de nous rappeler la misère de notre condition humaine et la nécessité d’implorer Dieu).

Le mystère de la Sainte Trinité

« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément… ». Tels sont les premiers mots de la seconde prière enseignée par l’Ange aux enfants. L’adoration s’adresse indistinctement aux trois personnes de la Sainte Trinité. Et si l’Ange adore le Dieu unique en trois personnes, c’est pour nous inviter à l’imiter et à faire de même.

L’eucharistie et la présence réelle

C’est la suite immédiate de la première parole : « et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre ».

C’est la référence explicite au Saint Sacrifice de la messe et de la consécration du pain et du vin. Notons que dans le cas précis de cette deuxième apparition, l’Ange ne célèbre pas la messe et ne réalise pas la consécration, acte réservé aux seuls prêtres ; il se contente de donner aux enfants, par la communion, l’hostie et le vin déjà consacrés.

Pour que les enfants ne s’imaginent pas qu’ils sont l’objet de quelque chose de particulier bien qu’exceptionnel, l’Ange mentionne la présence de Notre Seigneur de cette manière « dans tous les tabernacles de le terre ». C’est l’affirmation indiscutable de la valeur de la messe catholique.

Le caractère propitiatoire de la messe

L’Ange précise la signification du saint sacrifice de la messe. Celle-ci est une « réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il (Notre Seigneur) est Lui-même offensé ». Et faisant référence à Jésus-Christ « horriblement outragé par les hommes ingrats », il demande aux trois enfants deux choses : « Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu » afin de le rendre propice à nos prières.

 

Le catéchisme de Fatima se poursuit avec les apparitions de la Sainte Vierge. L’Ange a préparé les enfants à la mission que va leur confier la Sainte Vierge. Les vérités communiquées par la Sainte Vierge sont d’une autre nature que celles de l’Ange sans les remettre en cause, mais en les replaçant dans un contexte plus large.

Le Ciel

Dès la première apparition le 13 mai 1917, à la première question que pose Lucie, la Sainte Vierge répond qu’elle vient du Ciel.  En quelques instants, Lucie apprend qu’elle ira au Ciel, ainsi que Jacinthe et François qui, lui, « devra réciter beaucoup de chapelets ». Le chemin du Ciel est pavé de souffrances, mais « la grâce de Dieu sera votre réconfort ». La souffrance s’accepte en réparation des offenses et est supportée par la grâce de Dieu. Tel est le programme proposé aux trois enfants.

Le Purgatoire

Aux deux questions de Lucie concernant ses amies décédées, la Sainte Vierge répond. L’une est « déjà » au Ciel, mais l’autre « est au Purgatoire jusqu’à la fin du monde ». Et puisqu’il s’agit d’expier des péchés, le Purgatoire est un lieu de souffrance et de « réparation » des péchés.

La vie éternelle et l’immortalité de l’âme

Cet épisode des deux amies décédées de Lucie nous montre que si leur corps est mort, leur âme reste vivante avec des destins différents. Il en est de même pour les âmes des damnés.

Le chapelet

« Récitez le chapelet tous les jours ». La Sainte Vierge en fait état dès la première apparition et pour en montrer l’importance, le rappellera à toutes les autres.

Le chapelet est la prière de prédilection de la Sainte Vierge et son efficacité est multiple. À la première apparition, la Sainte Vierge lui affecte deux objectifs : « la paix pour le monde et la fin de la guerre » qui s’ajoutent à celui relatif à François comme condition de son entrée au Ciel.

La dévotion au Cœur Immaculé de Marie

À la deuxième apparition, la Sainte Vierge associe étroitement la récitation du chapelet à la dévotion à son Cœur Immaculé. L’une ne va pas sans l’autre ; l’une nourrit l’autre et la conforte.

Et pour bien en montrer l’importance, la Sainte Vierge promet le salut à « qui embrassera cette dévotion. Ces âmes seront chéries de Dieu ». Pour assurer cette promesse, la Sainte Vierge précise que « Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé ». Dieu en fait une condition nécessaire au salut.

La Sainte Vierge nous donne Lucie en exemple : « Tu souffres beaucoup ? Ne te décourage pas. Je ne t’abandonnerai jamais. Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu ».

Lors de la troisième apparition, la Sainte Vierge demande de « réciter le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu’elle seule peut les obtenir » indiquant ainsi la puissance de Notre-Dame par le recours au chapelet.

L’Enfer

C’est la vérité qui dérange ! Mais la Sainte Vierge n’hésite pas sur les moyens. Non pas que les enfants doutent, mais elle demande leur collaboration pour convaincre ceux qui doutent ou contestent. Elle le leur montre ; elle leur montre les démons, les damnés, leurs impressionnantes souffrances, l’éternité des peines qui afflige Jacinthe au plus haut point. Il faut la remarque de Lucie disant que si la promesse du Ciel pour elle et ses cousins ne leur avait pas été donnée, ils seraient morts d’angoisse et de terreur.

L’Église catholique

« Sous le règne de Pie XI » - « Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ».

Ces références au chef de l’Église montrent que la Sainte Vierge ne fait référence qu’à l’Église catholique. Elle sera encore plus précise le 13 juin 1929 à Tuy lorsqu’elle dira à Sœur Lucie : « Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé ». C’est ainsi toute la hiérarchie de l’Église, pape et successeurs des apôtres, qui est ainsi concernée.

La communion des saints

« Beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles ».

« Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront ».

«  Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs ».

« Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin ».

Ces propos insistants de la Sainte Vierge, cette supplique qu’elle a enseignée aux enfants de Fatima, montrent que nous sommes solidaires de tous nos semblables puisque nous sommes tous appelés au bonheur éternel, que le Christ est mort sur la croix pour le salut de tous, que nous devons prier pour ceux qui ne prient pas et nous sacrifier pour la conversion de ceux qui restent encore loin de Dieu au même titre que des personnes dont nous ignorons tout ont prié et que d’autres prient pour notre sanctification.

 

 

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