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les blasphèmes contre la maternité divine de la Très Sainte Vierge. |
Lettre de liaison n° 95 (29 mai 2019)
Chers amis,
Les révélations citées dans les dernières lettres de liaison paraîtront peut-être à certains difficiles à croire, bien que parfaitement cohérentes entre elles et émises pour certaines par deux saints et un pape : saint Padre Pio (lettre de liaison n° 82), le pape Léon XIII (lettre de liaison n° 83) et le bienheureux abbé Cestac (lettre de liaison n° 84). Une confirmation supplémentaire ne sera donc sans doute pas inutile. Or, ce qu’annonce toutes ces révélations avait déjà été annoncé trois siècles plus tôt, dans des révélations faites à mère Mariana de Jésus Torrès (1563-1635), une franciscaine espagnole du couvent de l’Immaculée Conception, à Quito en Équateur.
Mère Mariana n’est pas encore canonisée, mais sa cause a été introduite le 8 août 1986 par l'archevêque de Quito, Mgr Antonio Gonzalès. Quoi qu’il en soit, les signes d’une intervention céleste sont si manifestes dans son cas qu’il est impossible de douter de l’authenticité des apparitions qu’elle a eues. En effet, mère Mariana annonce des prophéties tellement extraordinaires qu’elles ne peuvent qu’être d’origine divine.
Utilité des prophéties
Seul Dieu connaissant l’avenir, une prophétie qui se vérifie marque infailliblement l’origine divine d’un message. Saint Thomas d’Aquin enseigne :
La révélation des événements futurs appartient de la façon la plus rigoureuse à la prophétie ; c'est même de là que semble venir le nom de prophétie. Saint Grégoire a donc pu écrire : « La prophétie, dont la nature est de prédire l'avenir, perd la raison de son nom, quand elle parle du passé ou du présent. » (Somme théologique, IIa-IIae, q. 171, art. 3)
Le saint docteur explique les raisons des prophéties :
La prophétie est ordonnée à la connaissance de la vérité divine ; et la contemplation de cette vérité a un double but : éclairer notre foi et diriger notre activité selon le Psaume (43, 3) : « Envoie ta lumière et ta vérité, ce sont elles qui m'ont conduit ». (Somme théologique, IIa-IIae, q. 174, art. 6)
Saint Thomas explique également que, de tout temps, il y eut des prophètes :
En chaque temps, les hommes ont été instruits par Dieu de ce qu'ils devaient faire, selon ce qui était utile au salut des élus. (…)
Les prophètes qui annonçaient la venue du Christ n'ont pu exister que jusqu'à saint Jean qui, lui, a montré du doigt le Christ en personne. Cependant saint Jérôme écrit sur ce même passage : « Il n'est pas dit qu'après saint Jean il n'y ait plus eu de prophètes ; nous lisons, en effet, dans les Actes des Apôtres, qu'Agabus a prophétisé, ainsi que les quatre vierges, filles de Philippe. » En outre, l'apôtre Jean a écrit aussi un livre prophétique sur la fin de l'Église. Et, à chaque période, il n'a pas manqué d'hommes ayant l'esprit de prophétie, non sans doute pour développer une nouvelle doctrine de foi, mais pour diriger l'activité humaine. Saint Augustin rapporte que l'empereur Théodose « envoya une délégation à un moine nommé Jean, qui vivait dans le désert d'Égypte et dont il avait appris la réputation grandissante de prophète, et qu'il reçut de lui l'annonce d'une victoire absolument certaine ». (Somme théologique, IIa-IIae, q. 174, art. 6)
Dieu peut donc nous révéler certains éléments de l’avenir, soit pour diriger notre action comme l’enseigne saint Thomas, soit pour authentifier une révélation, l’un n’excluant pas l’autre. Et ces prophéties peuvent être l’annonce de faits aussi précis qu’une bataille gagnée comme dans le cas de Théodose.
Les apparitions de mère Mariana
Tout au long de sa vie, mère Mariana eut des apparitions. Le procès en canonisation en a relevé une quarantaine. Certaines sont particulièrement importantes, notamment celles de Notre-Dame qui eurent lieu entre 1589 et 1634. Notre-Dame y fit des révélations sur l’avenir comme on en trouve rarement dans les révélations privées.
Toutes ces révélations sont parfaitement connues depuis leur origine. En effet, mère Mariana confiait très souvent aux autres religieuses les grâces dont elle était favorisée. De plus, à la demande de son confesseur, le père Pedro de Oviedo (qui fut le 10e évêque de Quito), elle mit par écrit toutes les révélations qu’elle reçut. Ces écrits sont conservés au couvent de l’Immaculée Conception à Quito où mère Mariana passa toute sa vie. Ensuite, ces faits ont été relatés dans les biographies écrites par les pères franciscains à la mort de chaque religieuse.
Enfin, une vie très complète de mère Mariana a été publiée en 1790 par le père Manuel Sousa Pereira. C’est à ce livre que sont empruntées toutes les citations qui suivent.
Prophétie sur l’Équateur
Le 16 janvier 1599, Notre-Dame apparut à mère Mariana et lui dit :
Dans peu de temps, la patrie dans laquelle tu vis cessera d’être une colonie et deviendra une république libre. À ce moment-là, elle sera connue sous le nom d’Équateur et aura besoin d’âmes héroïques pour se maintenir au milieu de nombreuses calamités publiques et privées.
Une dizaine d’années plus tard, le 21 janvier 1610, Notre-Dame lui apparut à nouveau et lui dit :
À présent, je te fais savoir qu’à partir de la fin du XIXe siècle jusqu’à un peu après la moitié du XXe siècle, dans ce qui est aujourd’hui la colonie et qui sera alors la République de l’Équateur, les passions exploseront et il y aura une totale corruption des mœurs, parce que Satan règnera presque complètement à cause des sectes maçonniques.
Or en 1599, l’Équateur n’était encore qu’une colonie espagnole portant le nom d’Audience royale de Quito. Le couvent de l’Immaculée Conception avait été créé par un décret du roi d’Espagne, Philippe II, à la demande d’une grande partie de la ville de Quito qui voulait des religieuses pour l’éducation des jeunes filles. Et, en 1576, six sœurs et la jeune Mariana qui accompagnait sa tante, quittèrent l’Espagne pour fonder le couvent.
L’Équateur ne devint indépendant qu’en 1822, après la bataille de Pichincha. D’abord province de la Colombie, il devint complètement indépendant en août 1830 et prit alors le nom de République de l’Équateur. Et l’histoire de l’Équateur de la fin du XIXe siècle à la moitié du XXe siècle confirme parfaitement la prophétie.
Ainsi, deux siècles avant les faits, étaient annoncés : l’indépendance du pays, la forme du gouvernement et surtout son futur nom, faits également rapportés dans le livre du père Sousa paru quarante ans avant leur réalisation. Aucun esprit humain, ni même un ange, ne peut prévoir si longtemps à l’avance des détails aussi précis.
Prophétie sur Garcia Moreno, président de l’Équateur
Dans l’apparition du 16 janvier 1599, Notre-Dame annonça un deuxième fait encore plus étonnant :
Au XIXe siècle, il y aura un président vraiment chrétien [il s’agit de Garcia Moreno], homme de caractère auquel Dieu Notre-Seigneur donnera la palme du martyre sur la place adjacente à mon couvent. Il consacrera la république au Divin Cœur de mon Très Saint Fils.
Cette consécration soutiendra la religion catholique dans les années qui suivront, années qui seront funestes pour l’Église. Ces années-là, pendant lesquelles la franc-maçonnerie, cette secte maudite, s’emparera du gouvernement civil, il y aura une persécution cruelle contre toutes les communautés religieuses, et qui se jettera aussi violemment sur ma communauté [le couvent de l’Immaculée Conception].
Gabriel Garcia Moreno fut président de l’Équateur de 1859 à 1865 et de 1869 à 1875, années pendant lesquelles il transforma le pays, le libérant des continuelles révolutions et de la dette publique. Très catholique, il fit consacrer publiquement l’Équateur au Sacré Cœur de Jésus en 1873. Cet acte provoqua la furie des francs-maçons et la Grande Loge d’Allemagne décréta sa mort. Le 6 août 1875, jour de la Transfiguration et premier vendredi du mois, il fut assassiné par des hommes à la solde de la franc-maçonnerie, près du palais du gouvernement sur la place qui jouxte le couvent de l’Immaculée Conception, alors qu’il venait d’assister à la messe à la cathédrale. Les années suivantes furent témoins de terribles massacres de la noblesse au cours desquels même les femmes et les enfants furent passés au fil de l’épée. Depuis lors, l’Équateur a toujours été lacéré par des dissensions internes.
Dans cette prophétie, non seulement Notre-Dame indique la période (durant le XIXe siècle), mais elle cite deux faits précis : la consécration du pays au Sacré-Cœur et l’assassinat du président. Enfin elle indique le lieu de cet assassinat. La place où il fut assassiné est bordée d’un côté par la cathédrale, d’un autre par le palais du gouvernement. Et le couvent de l’Immaculée Conception est situé à un angle de cette place, juste à côté du palais. La Sainte Vierge indiqua donc 280 ans avant les faits : une date approximative, la personne assassinée, le lieu précis et les circonstances de l’assassinat. Dans l’histoire, peu de prophéties ont eu autant de précisions.
Prophétie sur le curé d’Ars
Cinq semaines avant sa mort, le 8 décembre 1634, mère Mariana eut encore une apparition de Notre-Dame au cours de laquelle elle reçut la révélation suivante :
À partir du XIXe siècle, les prêtres devront aimer de toute leur âme Jean-Marie Vianney, un de mes serviteurs que la Divine Providence prépare pour ces siècles comme modèle exemplaire de l’humble prêtre. Il ne sera pas issu d’une famille noble afin que le monde sache et comprenne qu’aux yeux de Dieu, tout ce qui compte est une profonde vertu.
Mon serviteur, qui naîtra à la fin du XVIIIe siècle, m’aimera de tout son cœur. Par ses paroles et ses actes il m’honorera et enseignera à ses compagnons à me connaître et m’aimer.
Saint Jean-Marie Vianney naquit effectivement à la fin du XVIIIe siècle, le 8 mai 1786. Il rencontra de grandes difficultés pour se faire ordonner prêtre. Il arriva cependant à être ordonné le 13 août 1815 et, en 1818, fut nommé à Ars, un petit village d’une quarantaine de familles avec une église délabrée. Il y resta 41 ans et mourut le 4 août 1859. Il fut béatifié le 8 janvier 1905, canonisé le 31 mai 1925 et nommé saint patron des curés en 1929.
Comment le livre du père Sousa, écrit en 1790, peut-il mentionner aussi précisément des détails de la vie du curé d’Ars ? De tels détails ne peuvent venir que d’une révélation divine.
Prophétie sur le pape Pie IX
Au cours de l’apparition du 8 décembre 1634, la Sainte Vierge annonça un autre fait stupéfiant. Elle parla de :
(…) la sainte Église romaine, catholique et apostolique, dont la tête visible est le pape, roi de la chrétienté. Son infaillibilité pontificale sera déclarée dogme de Foi par le même pape choisi pour proclamer le dogme du mystère de mon Immaculée Conception. Il sera persécuté et emprisonné au Vatican à cause de l’usurpation injuste des États pontificaux par l’iniquité, l’envie et l’avarice d’un monarque terrestre.
Ces trois événements annoncés en 1634 se produisirent effectivement sous le pontificat de Pie IX (16 juin 1846 - 7 février 1878) :
- Le dogme de l’Immaculée Conception fut défini par le pape dans la bulle Ineffabilis Deus du 8 décembre 1854.
- Le dogme de l’infaillibilité pontificale fut défini par la constitution dogmatique Pastor aeternus du concile Vatican I (8 décembre 1869 - 20 octobre 1870) et proclamé par le pape le 18 juillet 1870.
- Les États pontificaux furent pris à l’Église entre 1860 (défaite de Castelfidardo le 18 septembre 1860) et 1870 (capitulation de Rome le 20 septembre 1870).
Indiquer que le pape qui sera privé des États pontificaux sera le même que celui qui définira deux dogmes : l’infaillibilité pontificale et l’Immaculée conception, est une prophétie d’une étonnante précision. Une fois encore, aucun esprit humain ne peut faire de telles prophéties.
Prophétie sur mère Mariana
Dans l’apparition (2 février 1610), la Sainte Vierge demanda à mère Mariana de faire faire une statue sous le nom de Notre-Dame du Bon Succès. Mère Mariana accepta mais demanda à Notre-Dame : « Je vous demande la grâce de cacher mon nom en sorte que seulement vous, en tant que souveraine et reine que vous êtes, soyez glorifiée et que je sois toujours cachée. » Notre-Dame lui répondit :
Pour ta demande de rester inconnue, ce m’est chose agréable, et je ferai comme tu m’as demandé. Dis à l’Évêque que c’est ma volonté et la volonté de mon Très Saint Fils que ton nom soit inconnu à tout prix, soit au-dehors soit au-dedans du couvent, parce qu’il n’est convenable pour personne au moment présent, de connaître les détails et l’origine de la façon dont a été réalisée cette Statue. Parce que tout ceci sera connu du vaste public, seulement au XXe siècle. (…)
Sache, fille bien-aimée, que lorsque ton nom sera connu au XXe siècle, il y en aura beaucoup qui ne croiront pas, prétendant que cette dévotion n’est pas agréable à Dieu.
La statue fut réalisée par le sculpteur François del Castillo et miraculeusement achevée par les anges. Elle fut bénie le 2 février 1611 par l’archevêque de Quito, Mgr Salvador de Ribero, et fut installée dans le couvent de l'Immaculée Conception. Mais ce n’est qu’en 1911 que l'archidiocèse de Quito demanda à Rome que Notre-Dame du Bon Succès puisse être canoniquement couronnée, chose qui fût faite le 2 février 1991. La même année, la chapelle du couvent de l'Immaculée Conception de Quito a été déclarée sanctuaire marial de l'archidiocèse.
Enfin le procès de béatification de mère Mariana a été ouvert le 8 août 1986. Ce n’est donc bien qu’à partir du XXe siècle que le nom de mère Mariana commença à être connu dans le monde.
Voilà donc cinq prophéties d’une précision exceptionnelle, laquelle n’est pas sans rappeler celle du prophète Daniel annonçant la venue du Messie dans soixante-dix semaines d’années (Daniel, IX, 24-27). Et effectivement cinq siècles plus tard, le Christ naissait de la Vierge Marie.
Un tel ensemble de prophéties aussi précises, fait absolument unique dans l’histoire des apparitions, montre avec une certitude quasi absolue l’origine divine des révélations dont fut gratifiée mère Mariana. On peut donc accorder foi au message de Quito, même si son procès de canonisation n’est pas encore achevé.
De plus, il y a une autre preuve de la sainteté de mère Mariana : son cercueil fut ouvert en 1906, 271 ans après sa mort, et son corps apparut entièrement conservé. Il en est d’ailleurs de même pour les six autres mères fondatrices du couvent.
Nous analyserons dans la prochaine lettre de liaison les prophéties concernant l’Église, lesquelles confirment de façon extraordinaire toutes les révélations mentionnées au début de cette lettre.
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus
Précision sur le secret de La Salette
Certains nous ont demandé d’où venaient les citations publiées dans la dernière lettre de liaison. Ces citations sont des paroles de Notre-Dame tirées des différentes versions du secret rédigées par Mélanie elle-même, et plus précisément, de la première version rédigée en 1851 pour le pape Pie IX, de la deuxième version rédigée en 1853 pour l’évêque de Grenoble, Mgr Ginoulhiac, et de la dernière version rédigée en 1878 pour le pape Léon XIII.
Jusqu’à la découverte récente de la première version (retrouvée au Vatican le 3 octobre 1999), la position officielle était que les versions postérieures à celle de 1851 étaient des inventions de Mélanie. En particulier, dans la dernière version, la phrase « Paris sera brûlé et Marseille englouti » était violemment critiquée. Or non seulement, cette phrase est déjà dans la version du secret de 1853, mais surtout elle se trouve dans la version de 1851 : « Paris, cette ville souillée de toutes sortes de crimes, périra infailliblement. Marseille sera détruite en peu de temps. » C’est cette version du secret qui a été lue par Pie IX avant qu’il donne l’autorisation à Mgr de Bruillard de reconnaître l’apparition.
Petite erreur dans la dernière lettre
Vers la fin de la dernière lettre de liaison, il y a une expression peu heureuse : « Dieu ne nous demande pas forcément de jeûner comme les Ninivites. » Il faut comprendre : « Dieu ne nous demande pas uniquement de jeûner comme les Ninivites. » La correction a été faite dans la lettre mise sur le site. Nous reviendrons sur la place du jeûne dans le message de Fatima dans une prochaine lettre de liaison.
Divers
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