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- Le 13 juillet, juste après la vision de l’enfer : « Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. »
- Dans la prière qu’elle enseigna juste après : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous. Préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin. »
- Le 19 août : « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs. Car beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles. »
Par la suite, les petits voyants ne cessèrent de méditer sur l’enfer, tout particulièrement Jacinthe dont la grande sensibilité lui valut d’avoir une perception plus profonde du message de Fatima. Dans le troisième mémoire, sœur Lucie explique toute l’importance que Jacinthe attachait à la vision de l’enfer :
La vision de l’enfer l’avait horrifiée à tel point que toutes les pénitences et les mortifications lui paraissaient peu de chose, pour arriver à préserver quelques âmes de l’enfer.
Eh bien, je vais maintenant répondre à une autre question qui m'a été adressée de plusieurs côtés : Comment se fait-il que Jacinthe, encore si petite, ait pu être possédée d’un tel esprit de mortification et de pénitence et en comprendre la valeur ?
Il me semble que ce fut, d’abord, par une grâce spéciale que Dieu a voulu lui accorder, par l’intermédiaire du Cœur Immaculé de Marie ; mais aussi, parce qu’elle a vu l’enfer et le malheur des âmes qui y tombent.
Certaines personnes, même pieuses, ne veulent pas parler aux enfants de l’enfer, pour ne pas les effrayer. Mais Dieu n’a pas hésité à montrer l’enfer à trois enfants, dont la plus jeune avait seulement six ans, et il savait bien qu’elle en serait horrifiée, au point de se consumer de frayeur, je peux presque le dire.
Voici également quelques propos de Jacinthe rapportés par Lucie dans son troisième mémoire (Voir sur le site tous les passages de ce mémoire dans lequel ce sujet est abordé) :
Souvent, elle s’asseyait par terre ou sur quelque pierre et, toute pensive, elle se mettait à dire : « Oh, l’enfer ! Oh, l’enfer ! Que j’ai pitié des âmes qui vont en enfer ! Et les gens qui sont là, vivants, à brûler comme du bois dans le feu ! » Et, toute tremblante, elle s’agenouillait, les mains jointes, pour réciter la prière que Notre-Dame nous avait enseignée : « Ô mon Jésus ! Pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer et attirez toutes les âmes au Ciel, principalement celles qui en ont le plus besoin ». (…)
Elle demeurait ainsi de longs moments à genoux, répétant la même prière. De temps en temps, elle m’appelait ou appelait son frère, comme s’éveillant d’un songe : « François ! Priez-vous avec moi ? Il faut prier beaucoup pour faire échapper les âmes à l’enfer ! Il y en a tant qui y vont ! Il y en a tant ! »
D’autres fois, elle demandait : « Pourquoi est-ce que Notre-Dame ne montre pas l’enfer aux pécheurs ? S’ils le voyaient, ils ne pécheraient plus, pour ne pas y aller. Tu dois dire à Notre-Dame qu’elle montre l’enfer à tous ces gens. Tu verras comme ils se convertiront ! ».
Par la suite, sœur Lucie revint souvent sur le sujet dans sa correspondance. Ainsi, elle confia au père Pasquale :
Ce qui m’est resté le plus gravé dans l’esprit et dans le cœur, ce fut la tristesse de cette Dame lorsqu’elle nous montra l’enfer ! Si la vision de l’enfer avait duré un instant de plus, nous serions morts de peur et d’épouvante. Cependant, une chose m’a encore plus impressionnée, ce fut l’expression douloureuse du regard de Notre-Dame ! Si je vivais mille ans, je la conserverais toujours gravée dans mon cœur.
Voici également ce qu’elle écrivit un jour à un séminariste :
Ne soyez pas surpris si je vous parle tant de l’enfer. C’est une vérité qu’il est nécessaire de rappeler beaucoup dans les temps présents, parce qu’on l’oublie : c’est en tourbillon que les âmes tombent en enfer. Eh ! quoi ? Vous ne trouvez pas bien employés tous les sacrifices qu’il faut faire pour ne pas y aller et empêcher que beaucoup d’autres y tombent ?
Tous ces enseignements sur l’enfer sont parfaitement conformes à l’enseignement constant de l’Église depuis toujours. Notre-Seigneur, dans son immense bonté, parla plusieurs fois de « géhenne », de « feu éternel », de « fournaise ardente », de « feu qui ne s’éteint pas ». Et l’Église n’a jamais cessé de transmettre cet enseignement de son Maître. Voici, par exemple, la définition de l'enfer que donne le catéchisme de saint Pie X (3e partie, n° 46) :
L’enfer est un lieu de tourments auquel sont condamnés tous ceux qui par leurs crimes se sont révoltés contre l’ordre de la Providence ou de la prédestination et ont été fixés dans ces crimes de façon à ne s’en convertir jamais. (…) Les peines et les tourments qu’ils méritent en raison de leurs crimes dureront toujours et ne finiront jamais. (…). Ces peines sont de deux sortes ; savoir : la peine du dam, et la peine du sens. (…) Le feu doit s’entendre au sens d’un feu matériel ; car il désigne proprement la peine du sens.
Le concile Vatican II lui-même rappelle son existence dans Lumen gentium n°48 : « Il faut veiller constamment pour que nous méritions d’entrer avec Lui aux noces et d’être comptés au nombre des bénis, et non pas de recevoir l’ordre, comme des serviteurs mauvais et paresseux, d’aller dans le feu éternel, dans les ténèbres extérieures où "il y aura des pleurs et des grincements de dents". »
De son côté, le Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique (n° 208) affirme qu’à sa mort, chacun reçoit une rétribution immédiate qui « consiste dans l’accession à la béatitude du ciel, aussitôt ou après une purification proportionnée, ou au contraire à la condamnation éternelle de l’enfer ».
L’enfer est donc une vérité de foi et l’on ne peut pas se dire catholique si on croit qu’il n’existe pas ou qu’il est vide. L’une des raisons de la venue de la Sainte Vierge à Fatima est précisément de rappeler son existence à une période où on a tendance à l’oublier. La Sainte Vierge aurait-elle pris le soin de montrer l’enfer à trois jeunes enfants et de signifier l’importance de son message par un miracle extraordinaire pour que quelques années plus tard, on juge cette notion surannée ? Fatima nous rappelle une vérité de Foi : l’enfer existe et ceux qui y tombent sont ceux qui offensent Notre-Seigneur.
Cette vérité est peut-être dure à accepter dans notre monde peu habitué à ce qu’on lui parle des fins dernières en général et de l’enfer en particulier. Mais avec ce rappel, Notre-Dame nous a indiqué le moyen d’éviter l’enfer : la dévotion à son Cœur Immaculé. Or c’est une dévotion peu exigeante. On peut donc dire qu’il est facile d’éviter l'enfer à condition de la pratiquer.
Par ailleurs, si beaucoup d’âmes vont en enfer parce que personne ne prient pour elles, il ne tient qu’à nous d'inverser cette proposition, à savoir que beaucoup d’âmes seront sauvés si nombreux sont ceux qui prient et se sacrifient pour les pécheurs, point essentiel de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie.
Aussi, demandons à Notre-Dame de nous accorder les lumières nécessaires pour bien comprendre son message, en particulier ce qu’est l’enfer.
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.