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L'entretien de sœur Lucie avec le père Funtès est probablement le texte plus proche du contenu du troisième secret. Il reçut l’imprimatur de Monseigneur Sanchez, archevêque de Veracruz. Il fit l’objet de plusieurs publications, notamment par la revue Fatima findings publiée par le père Ryan en juin 1959, par le magazine italien Message du cœur de Marie n° du 8-9 août 1961.
Il fit l’objet d’un démenti uniquement le 2 juillet 1959, soit dix huit mois plus tard.
Le père Alonso, meilleur spécialiste sur la question, après l’avoir jugé sévèrement, fit justice au père Fuentès et affirma qu’il était parfaitement fiable.

Ce que dit le P. Fuentès dans le texte authentique de sa conférence à la communauté religieuse mexicaine correspond certainement pour l’essentiel à ce qu’il avait entendu de Lucie lors de sa visite du 26 décembre 1957. Car, quoique mêlés de considérations oratoires de la part du prédicateur, quoique arrangés littérairement, ces textes ne disent rien que sœur Lucie n’ait dit dans ses nombreux écrits livrés au public. Peut-être l’erreur principale consiste-t-elle à avoir présenté ces textes comme sortant littéralement de la bouche de Lucie, expressément et formellement comme un message d’elle adressé au monde. La sœur Lucie n’avait certainement pas cette intention.

Voici de larges extraits de cet entretien tel qu'il a été publié dans les journaux précités :

Je veux vous raconter seulement la dernière conversation que j’ai eue avec elle, le 26 décembre de l’an passé. Je l’ai rencontrée dans son monastère, très triste, pâle, émaciée. Elle me dit :

Père, la Très Sainte Vierge est bien triste, car personne ne fait cas de son message, ni les bons, ni les mauvais. Les bons continuent leur chemin, mais sans faire cas du message. Les mauvais, ne voyant pas tomber sur eux actuellement le châtiment de Dieu, continuent leur vie de péché sans se soucier du message. Mais, croyez-moi, Père, Dieu va châtier le monde et ce sera d’une manière terrible. Le châtiment céleste est imminent.

Que manque-t-il, Père, pour 1960 et qu’arrivera-t-il alors ? Ce sera bien triste pour tous, nullement réjouissant si auparavant le monde ne prie pas et ne fait pas pénitence. Je ne peux donner d’autres détails puisque c’est encore un secret. Seuls le Saint-Père et Monseigneur l’évêque de Fatima pourraient le savoir, de par la volonté de la Très Sainte Vierge, mais ils ne l’ont pas voulu pour ne pas être influencés.

C’est la troisième partie du message de Notre-Dame qui restera secrète jusqu’à cette date de 1960.

Dites-leur, Père, que la Très Sainte Vierge, plusieurs fois, aussi bien à mes cousins François et Jacinthe qu’à moi-même, nous a dit que beaucoup de nations disparaîtront de la surface de la terre, que la Russie sera l’instrument du châtiment du Ciel pour le monde entier si nous n’obtenons pas auparavant la conversion de cette pauvre nation (...).

Sœur Lucie me disait aussi : Père, le démon est en train de livrer une bataille décisive avec la Vierge, et comme il sait ce qui offense le plus Dieu et qui en peu de temps lui fera gagner le plus grand nombre d’âmes, il fait tout pour gagner les âmes consacrées à Dieu, car de cette manière il laisse le champ des âmes désemparé, et ainsi il s’en emparera plus facilement.

Ici, la version anglaise publiée par la revue américaine du P. Ryan, Fatima Findings, en juin 1959, est plus précise :

Ce qui afflige le Cœur Immaculé de Marie et celui de Jésus, c’est la chute des âmes religieuses et sacerdotales. Le démon sait que les religieux et les prêtres, en manquant à leur belle vocation, entraînent de nombreuses âmes en enfer (...). Le démon veut s’emparer des âmes consacrées ; il essaie de les corrompre pour endormir les autres dans l’impénitence finale. Il emploie toutes les ruses, allant même jusqu’à suggérer de retarder l’entrée dans la vie religieuse. Il en résulte la stérilité de la vie intérieure et la froideur chez les laïcs au sujet du renoncement aux plaisirs et de la totale immolation à Dieu.

Cette version fut reprise par le magazine Message du Cœur de Marie, n° 8-9, août-septembre 1961 :

Dites-leur aussi, Père, que mes cousins François et Jacinthe se sont sacrifiés parce qu’ils ont toujours vu la Très Sainte Vierge très triste en toutes ses apparitions. Elle n’a jamais souri avec nous et cette tristesse, cette angoisse que nous remarquions chez Elle, à cause des offenses à Dieu et des châtiments qui menacent les pécheurs, pénétrait notre âme et nous ne savions qu’inventer en notre petite imagination enfantine comme moyens pour prier et faire des sacrifices (...). L’autre chose qui sanctifia les enfants vint de la vision de l’enfer (...). Voilà pourquoi, Père, ma mission n’est pas d’indiquer au monde les châtiments matériels qui arriveront certainement si auparavant le monde ne prie pas et ne fait pas pénitence. Non. Ma mission est d’indiquer à tous l’imminent danger où nous sommes de perdre notre âme à jamais si nous restons obstinés dans le péché.

Père, me disait encore sœur Lucie, n’attendons pas que vienne de Rome un appel à la pénitence de la part du Saint-Père pour le monde entier ; n’attendons pas non plus qu’il vienne de nos évêques dans leur diocèse, ni non plus des congrégations religieuses. Non. Notre-Seigneur a déjà utilisé bien souvent ces moyens et le monde n’en a pas fait cas. C’est pourquoi maintenant, il faut que chacun de nous commence lui-même sa propre réforme spirituelle. Chacun doit sauver non seulement son âme, mais aussi toutes les âmes que Dieu a placées sur son chemin (...).

Ici, la version anglaise ajoute :

Le démon fait tout ce qu’il peut pour nous distraire et nous enlever le goût de la prière ; nous nous sauverons ou nous nous damnerons ensemble.

Le texte initial continue :

Père, la Très Sainte Vierge ne m’a pas dit que nous sommes dans les derniers temps du monde, mais Elle me l’a fait voir pour trois motifs :

Le premier parce qu’Elle m’a dit que le démon est en train de livrer une bataille décisive avec la Vierge, et une bataille décisive est une bataille finale où l’on saura de quel côté est la victoire, de quel côté la défaite. Aussi, dès à présent, ou nous sommes à Dieu ou nous sommes au démon ; il n’y a pas de moyen terme.

Le second parce qu’Elle a dit, aussi bien à mes cousins qu’à moi-même, que Dieu donnait les deux derniers remèdes au monde : le saint Rosaire et la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, et ceux-ci étant les deux derniers remèdes, cela signifie qu’il n’y en aura pas d’autres.

Et, troisièmement, parce que toujours dans les plans de la divine Providence, lorsque Dieu va châtier le monde, il épuise auparavant tous les autres recours. Or, quand Il a vu que le monde n’a fait cas d’aucun, alors comme nous dirions dans notre façon imparfaite de parler, Il nous offre avec une certaine crainte le dernier moyen de salut, sa Très Sainte Mère. Car si nous méprisons et repoussons cet ultime moyen, nous n’aurons plus le pardon du Ciel, parce que nous aurons commis un péché que l’Évangile appelle le péché contre l’Esprit Saint, qui consiste à repousser ouvertement, en toute connaissance et volonté, le salut qu’on nous offre. Souvenons-nous que Jésus-Christ est un très bon Fils et qu’il ne permet pas que nous offensions et méprisions sa Très Sainte Mère. Nous avons comme témoignage patent l’histoire de plusieurs siècles de l’Église qui, par des exemples terribles, nous montre comment Notre-Seigneur Jésus-Christ a toujours pris la défense de l’honneur de sa Mère.

Deux moyens pour sauver le monde, me disait sœur Lucie : la prière et le sacrifice (...).

Ensuite le saint Rosaire. Regardez, Père, la Très Sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire. De telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations. Il n’y a aucun problème, dis-je, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes.

Enfin, la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, notre Très Sainte Mère, en la considérant comme le siège de la clémence, de la bonté et du pardon, et comme la porte sûre pour entrer au Ciel (...).

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