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Samedi prochain, 1er avril 2023 : 1er samedi du mois
N’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.
Mystère à méditer |
4e mystère joyeux : la présentation de Jésus au temple |
Blasphèmes à réparer |
les offenses de ceux qui cherchent publiquement à inculquer dans le cœur des enfants l’indifférence, le mépris ou la haine à l’égard de Notre-Dame |
Lettre de liaison n° 148 (29 mars 2023)
Chers amis,
Le 13 mai 1917, après avoir communiqué aux trois petits voyants la grâce de se voir en Dieu (voir précédente lettre de liaison), la Sainte Vierge prit à nouveau la parole et leur dit : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. » Puis elle remonta au Ciel.
Ainsi, dès sa première apparition, après leur avoir demandé de faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs (voir lettre de liaison n° 145), la Sainte Vierge leur révéla un deuxième point de la dévotion à son Cœur Immaculé : la récitation quotidienne du chapelet.
Une demande nouvelle
C’est la première fois dans l’histoire des hommes, que Notre-Dame demande formellement de réciter le chapelet. Elle l’avait fait plusieurs fois auparavant, mais sans le dire explicitement.
Elle avait enseigné le chapelet à saint Dominique et au bienheureux Alain de la Roche.
À La Salette, après avoir demandé à Mélanie et Maximin s’ils disaient bien leur prière tous les jours, elle leur dit simplement : « Mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin. Quand vous ne pourrez pas mieux faire, dites un Pater et un Ave ; et quand vous aurez le temps et que vous pourrez mieux faire, vous en direz davantage. »
À Lourdes, elle apparut avec un chapelet à la main et le récita avec la petite Bernadette. Mais la seule demande qu’elle fit, le 24 février 1858, fut : « Priez Dieu pour les pécheurs. »
À Pontmain, Notre-Dame écrivit dans le ciel : « Mais priez mes enfants. Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. » Et à la prière des enfants, la guerre s’arrêta.
Mais à aucune de ces occasions, elle ne prononça les paroles : "Récitez le chapelet".
En 1916, l’Ange avait aussi demandé de prier. Au printemps, il avait dit aux trois petits bergers : « Priez avec moi » et il leur apprit une courte prière. Durant l’été, il leur dit : « Que faites-vous ? Priez, priez beaucoup ! » Et à l’automne, il leur apprit une deuxième prière. Mais il ne parla pas du chapelet.
De plus, Notre-Dame ne fit pas que cette demande. En réalité, elle exprima trois demandes : 1) Réciter le chapelet ; 2) tous les jours ; 3) pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. Elle précisa donc la prière qu’elle souhaitait, quand la faire et dans quel but. Cette demande de Notre-Dame en ce 13 mai, n’est pas nouvelle en ce sens qu’il faut prier, ni même qu’il faut réciter le chapelet : elle est nouvelle parce que c’est la première fois qu’elle le demande explicitement et en ajoutant deux points : il faut le réciter tous les jours et pour obtenir la paix. Et non seulement, elle le demande de façon explicite, mais elle va aussi répéter sa demande à chacune des cinq apparitions suivantes.
Cette demande nouvelle et l’insistance avec laquelle Notre-Dame reviendra dessus, montre la grande importance qu’il convient d’apporter à cette récitation du chapelet et la place que nous devons lui réserver dans nos prières.
Une prière qui gagne des batailles
Notre-Dame demande donc de réciter le chapelet, mais avec une intention précise : « obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre ».
C’est un point un peu oublié de nos jours : la paix ne reviendra dans le monde qui si nous récitons notre chapelet tous les jours. La paix non pas seulement en France (ou dans notre pays), mais dans le monde ! Loin de nous l’idée que le rosaire seul suffirait pour l’obtenir. Outre nos prières, Dieu nous demande aussi d’agir concrètement, même si parfois, à vue humaine, nos modestes actions peuvent sembler avoir peu de chances d’aboutir. Mais, à ces actions bien concrètes, Dieu nous demande d’associer la prière. Ora et labora ! Sans cela, toutes nos entreprises pour rétablir la paix seront vaines. Car l’adversaire est infiniment plus fort que nous et, sans l’aide du Ciel, il est illusoire d’espérer le vaincre. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » a dit Notre Seigneur, paroles que l’on peut aussi entendre ainsi : « Sans le rosaire, vous ne pouvez rien faire ».
L’histoire du peuple hébreu nous donne un exemple saisissant de cette nécessité d’unir la prière à l’action :
Les Amalécites survinrent et combattirent contre Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : « Choisis-toi des hommes et demain, sors combattre Amaleq ; moi, je me tiendrai au sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main ». Josué fit ce que lui avait dit Moïse ; il sortit pour combattre Amaleq et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline. Lorsque Moïse tenait ses mains levées, Israël l'emportait, et quand il les laissait retomber, Amaleq l'emportait. Comme les mains de Moïse s'alourdissaient, ils prirent une pierre et la mirent sous lui. Il s'assit dessus tandis qu'Aaron et Hur lui soutenaient les mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Ainsi ses mains restèrent-elles fermes jusqu'au coucher du soleil. Et Josué défit Amaleq et son peuple au fil de l'épée. (Exode XVII, 8-13)
La signification de cet épisode est claire : lorsque la prière est délaissée, les batailles sont perdues. Dès que la prière reprend, les batailles sont gagnées. Seules, ni la prière de Moïse, ni l’ardeur des guerriers n’auraient pu obtenir la victoire : les guerriers devaient combattre pendant que Moïse levait les bras pour implorer le secours du ciel. Il en est toujours de même aujourd’hui : pour avoir la paix, certains doivent se battre sur le terrain, d’autres prier. Si se battre est l’apanage d’un petit nombre, la prière doit être la préoccupation de tous, y compris, lorsqu’ils le peuvent, de ceux qui sont amenés à se battre.
Il est donc indispensable d’associer la prière à l’action, mais pas n’importe quelle prière ! Pour obtenir ce que nous désirons, il convient de réciter prioritairement les prières demandées par Dieu Lui-même. Or, à Fatima, par l’intermédiaire de sa Sainte Mère, Dieu a demandé la récitation quotidienne du chapelet. Notre-Dame n’a pas dit : « Priez pour obtenir la paix », mais : « Récitez le chapelet tous les jours (Recem o terço todos os dias) pour obtenir la paix » !
Or aujourd’hui, il y a une guerre au sein même de l’Europe, guerre qui pourrait fort bien dégénérer en guerre mondiale. Donc, plus que jamais, la prière à faire monter vers le Ciel est le chapelet quotidien pour obtenir le rétablissement de la paix en Europe et dans le monde. Si nous récitons notre chapelet tous les jours, la paix reviendra ; si nous ne le faisons pas, la paix s’éloignera.
L’histoire a plusieurs fois montré l’exactitude de cette dernière affirmation : plusieurs batailles furent gagnées grâce aux rosaires récités avant ou pendant les combats. Citons par exemple les batailles de Muret, de Lépante, de La Rochelle, de Peterwardein, etc. Ces victoires sont bien connues, mais il n’est pas inutile de nous les remettre en mémoire pour nous motiver dans la récitation quotidienne du chapelet pour obtenir la paix. En particulier, au milieu du XXe siècle, deux victoires furent obtenues sans l’emploi des armes : en Autriche en 1955 et au Brésil en 1964.
Et le plus extraordinaire dans toutes ces victoires, c’est qu’elles furent complètes alors que la situation était humainement désespérée tant le déséquilibre des forces était grand et que, malgré ce déséquilibre, il y eut à chaque fois très peu de pertes du côté des catholiques. (Pour plus de précisions sur ces différentes batailles, voir l’article Les victoires temporelles du rosaire sur le site.)
Une prière qui sauve les âmes
Le rosaire ne fait pas que gagner des batailles : il permet aussi de sauver des pécheurs. Saint Maximilien Kolbe écrivait dans son agenda : « Autant de chapelets, autant d'âmes sauvées ». En effet, la récitation quotidienne du chapelet est un petit sacrifice. Pour certains, c’est même un gros sacrifice, tant consacrer une vingtaine de minutes dans la journée à la prière leur paraît difficile. Si nous offrons ce sacrifice, comme l’Ange et la Sainte Vierge l’ont demandé, nous pouvons obtenir la conversion des pécheurs. Y pensons-nous ? Nous pouvons tous sauver des âmes en récitant des chapelets. C’est un des plus beaux actes de charité que nous puissions faire pour notre prochain, car c’est une prière d’une puissance extraordinaire.
Un jour de 1214, saint Dominique, un peu découragé par les maigres résultats de ses prédications, s’était retiré dans un bois près de Toulouse, pour prier et faire pénitence. Le troisième jour, la Sainte Vierge lui apparut et lui dit : « Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications. Car, vous labourez un sol qui n'a pas été arrosé par la pluie. Sachez que, quand Dieu voulut renouveler le monde, il envoya d'abord la pluie de la Salutation Angélique, et c'est ainsi que le monde fut racheté. Exhortez donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon psautier (Rosaire) et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes. »
Saint Joseph Cafasso, passant de grand matin dans les rues de Turin, rencontra une pauvre vieille, toute courbée, qui égrenait son chapelet en marchant. « Que faites-vous donc si tôt, brave femme ? » lui demanda-t-il. « Oh ! ! Père, je nettoie les rues ! ― Vous nettoyez les rues ? Que voulez-vous dire ? ― Voyez-vous, cette nuit ce fut le carnaval et les gens ont fait tant de péchés... Je passe, maintenant, en récitant des "Je vous salue Marie" afin qu'ils parfument les endroits empestés par le péché. »
Toute la prière, toute la science et tout l'amour de sainte Bernadette consistaient dans le chapelet. Sa sœur Toinette disait : « Bernadette ne fait que prier : elle ne sait rien faire d'autre que de faire glisser les grains du chapelet... »
Un fils spirituel de saint Padre Pio lui demandait un jour quelle prière il fallait préférer pour toute la vie. Padre Pio répondit : « Le chapelet ».
Ainsi, combien de saints ont trouvé dans le chapelet une authentique voie de sanctification et ont été de véritables "apôtres du rosaire" ! Saint Dominique, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le saint Curé d'Ars, saint Pierre Canisius, saint Charles Borromée, saint Camille de Lellis, saint Jean Bosco, etc. Il est impossible de les citer tous tant ils sont nombreux.
Récemment encore, dans son testament spirituel, l’abbé Cyril Gordien rappelait l’importance du chapelet :
Il y a pour le prêtre une priorité absolue à se donner à Dieu en lui consacrant du temps : à travers la messe quotidienne, la prière du bréviaire, la méditation et l’oraison, la prière du chapelet, et tant d’autres dévotions qui nourrissent la vie intérieure. Si un prêtre ne prie plus, il ne peut plus porter de fruits.
En lui rendant hommage, l’abbé Luc de Bellescize a rapporté ce petit fait significatif : « Chaque mercredi soir, pendant des années, nous avons récité le chapelet, pour la sainteté des jeunes qui nous étaient confiés , en tournant en rond dans la vieille église de Notre-Dame-de-Grâce. »
Léon XIII rédigea plus de dix encycliques sur le Rosaire. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort écrivit tout un livre sur les grâces extraordinaires attachées au Rosaire, livre intitulé Le secret admirable du très saint Rosaire que nous devrions tous avoir lu, ce d’autant plus qu’il est facile à trouver, notamment par internet.
Une prière universelle
Outre ces deux grâces extraordinaires que nous pouvons obtenir par le chapelet : la paix dans le monde et la conversion des pécheurs, le chapelet a une autre qualité inappréciable : c’est son universalité. Malgré sa simplicité, le chapelet est une prière évangélique, une prière christologique, une prière contemplative, en compagnie de Notre Dame (Marialis cultus, 44-47). Louanges et demandes remplissent les Je vous salue Marie, stimulant l'esprit à méditer le mystère proposé.
De plus, nous pouvons le dire dans n'importe quel endroit, à n'importe quelle heure, avec n'importe qui, sans livre et sans cérémonie, à haute voix ou en murmurant, dans les transports ou les salles d’attente, ... Quand l'esprit se recueille en se tournant vers Marie, peu importe que l'on soit dans une église ou dans un train, marchant sur la route ou volant dans les airs. Où que nous soyons, près d'un autel ou sur la route, nous pouvons réciter le chapelet.
Un remède universel
Enfin le chapelet est aussi un moyen particulièrement efficace pour résoudre les problèmes que nous rencontrons, quels qu’ils soient. À Fatima, Notre-Dame a parlé du salut des pécheurs, des pauvres âmes qui tombent en enfer, des guerres, des persécutions contre le Saint-Père, etc. Comme remède à chacun de ces maux, elle a donné le chapelet. Le 26 décembre 195, sœur Lucie confia au père Fuentès :
La Sainte Vierge a donné une efficacité nouvelle à la récitation du rosaire. Il n’y aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun d’entre nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien de la vie des peuples et des nations, il n’y aucun problème, dis-je, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire.
Voilà pourquoi Notre-Dame a tant insisté, à Fatima, sur la récitation quotidienne du chapelet. Aussi, ne manquons pas de réciter notre chapelet tous les jours. Ainsi, non seulement nous nous sanctifierons, mais nous obtiendrons la paix pour le monde.
Œuvrons aussi pour que, partout dans le monde, se mettent en place des initiatives pour réciter le chapelet, en famille, en paroisse, en public, etc.
Il y a quelques mois, La France prie nous invitait à le réciter en public chaque mercredi pour obtenir la paix. Récemment, une nouvelle initiative, Va, Vis, Prie, nous demande de le réciter jusqu’à l’Assomption pour que l’IVG (qui est en réalité un avortement) ne soit pas inscrite comme un droit dans la constitution française.
Et il n’y a pas qu’en France que de telles initiatives sont prises : le 21 mars dernier, la Commission de l’éducation, de la culture et des sports du sénat brésilien a approuvé un projet de loi visant à créer la Journée nationale du chapelet des hommes, projet qui doit maintenant être validé par le président Lulla. Souhaitons à nos amis brésiliens d’obtenir cette validation.
Il est à la fois heureux, réconfortant et profondément émouvant de voir que, grâce à ces initiatives, nombreux sont ceux qui se tournent vers le chapelet pour obtenir les grâces dont nous avons besoin. Notre-Dame a tant demandé sa récitation qu’elle ne peut qu’être heureuse de se voir ainsi écoutée et ne manquera pas de nous exaucer si nous persévérons ainsi. Alors, ne perdons pas de temps en choses vaines, voire nocives : utilisons le moindre moment de nos journées pour faire monter vers le Ciel le plus grand nombre possible de chapelets et implorer la Miséricorde divine sur les pécheurs et sur le monde. Songeons au peu que nous demande le Ciel (une vingtaine de minutes par jour) en regard des fruits qu’il nous promet en retour. Et ne prétextons pas que nous n’avons pas assez de temps. Un prédicateur, dont nous avons malheureusement oublié le nom, disait : « On n’a jamais vu quelqu’un mourir de faim parce qu’il n’avait pas trouvé le temps de manger ! » Or la prière, n’est-elle une nourriture dont nous avons tous besoin et dont le monde a plus particulièrement besoin aujourd’hui ? Alors mettons à profit les derniers jours de carême pour faire l'effort de réciter notre chapelet tous les jours.
Toutefois, dans cette récitation, il faut veiller à ce qu’une plus grande fréquence ne la transforme en une récitation mécanique. Dans la partie intitulée La 44e rose de son livre précédemment cité, voici ce que conseille saint Louis-Marie Grignion de Montfort sur ce point :
Prenez surtout garde aux deux fautes ordinaires que font presque tous ceux qui disent le chapelet ou le Rosaire :
La première, c'est de ne prendre aucune intention en disant leur chapelet, en sorte que, si vous leur demandez pourquoi ils disent leur chapelet, ils ne sauraient vous répondre. C'est pourquoi ayez toujours en vue, en récitant votre Rosaire, quelque grâce à demander, quelque vertu à imiter, ou quelque péché à détruire.
La seconde faute qu'on commet ordinairement en récitant le saint Rosaire, c'est de n'avoir point d'autre intention, en le commençant, que de l'avoir bientôt fini. Cela vient de ce qu'on regarde le Rosaire comme une chose onéreuse, qui pèse bien fort sur les épaules lorsqu'on ne l'a pas dit, surtout quand on s'en est fait un principe de conscience, ou quand on l'a reçu par pénitence et comme malgré soi.
Il faudrait citer toute la deuxième partie de ce livre, partie intitulée La récitation du Rosaire, tant les conseils que saint Louis-Marie donne sont importants et utiles. Et d’autres avant lui ont aussi prodigué d’utiles conseils, comme le père Dupont, s.j., dans un texte plus court intitulé : De trois manières de réciter le saint Rosaire, d’esprit et de cœur, en joignant à la prière vocale l’oraison mentale. Étant relativement court, il a été mis sur le site. Voici le lien pour y accéder : https://www.fatima100.fr/605
Si malgré tout nous conservons quelques difficultés pour réciter le chapelet tous les jours, il faut demander à la Sainte Vierge la grâce de bien le réciter et même de le goûter. Pour cela, voici une petite prière qu’un ami nous a proposé : https://www.fatima100.fr/437.
Nous espérons que ces quelques éléments vous aiderons à découvrir toute la puissance et la beauté du chapelet, surtout lorsqu’il est récité quotidiennement, comme l’a demandé Notre-Dame à Fatima.
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus