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Samedi prochain, 6 août 2022 : 1er samedi du mois
Méditation |
1er mystère glorieux : La Résurrection (l'apparition de Notre-Seigneur à Marie-Madeleine) Version internet, cliquez ICI. Version PDF, cliquez ICI. Autres méditations, cliquer ICI. |
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les blasphèmes contre l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge |
Et n’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.
Lettre de liaison n° 140 (3 août 2022)
Chers amis,
Après avoir consacré dix lettres au message de l’Ange[1], abordons maintenant le message de Notre-Dame. Celui-ci est plus conséquent, car il se développe sur six apparitions contre trois seulement pour celui de l’Ange.
L’atmosphère des apparitions
La première chose qui frappe en lisant les paroles de la Sainte Vierge, c’est la différence d’atmosphère entre les apparitions de l’Ange et celles de Notre-Dame.
Les apparitions de l’Ange sont empreintes de la majesté divine. Les petits voyants sont muets de stupeur. Le poids de la présence divine fait que leurs facultés naturelles sont comme inhibées ou paralysées. Au cours des trois apparitions, Lucie ne parlera qu’une fois (lors de la deuxième). Dans son quatrième mémoire, elle écrit :
L’atmosphère de surnaturel qui nous enveloppait était si intense que, pendant un grand moment, nous nous rendions à peine compte de notre propre existence. Nous restions dans la position où l’Ange nous avait laissés, répétant toujours la même prière. La présence de Dieu se faisait sentir d’une manière si intense et si intime, que nous n’osions même plus parler entre nous. Le lendemain, nous sentions encore notre esprit enveloppé dans cette atmosphère qui ne disparut que très lentement.
Aucun de nous ne pensa à parler de cette apparition, ni à recommander le secret aux autres. L’apparition nous l’imposait par elle-même. C’était si intime qu’il nous était difficile de prononcer sur elle le moindre mot.
Tous trois éprouvaient les mêmes sensations :
Lorsque nous parlions de l’Ange, je ne sais ce que nous éprouvions. Jacinthe disait :
– Je ne sais ce que je sens, je ne peux pas parler, ni chanter, ni jouer et je n’ai plus de force pour rien.
– Moi non plus, répondit François, mais qu’importe ! (…)
Dans la troisième apparition, la présence du surnaturel fut encore beaucoup plus intense. Pendant plusieurs jours, même François n’osait pas parler. Il disait plus tard :
– J’aime beaucoup voir l’Ange, mais le pire c’est que, après, nous sommes incapables de faire quoi que ce soit. Je ne pouvais même plus marcher, je ne sais pas ce que j’avais !
Et ces sensations se prolongeaient plusieurs jours. À François qui voulait savoir ce que l’Ange avait dit, Lucie répondit de la façon suivante :
Comme l’atmosphère de surnaturel dans laquelle l’Ange nous laissait ne s’était pas complètement dissipée, je lui dis [à François] de me le demander le lendemain ou de le demander à Jacinthe.
– Jacinthe, raconte-moi, toi, ce que l’Ange a dit.
– Je te dirai demain, aujourd’hui je ne peux pas parler.
C’est seulement après quelques jours que les trois petits bergers retrouvaient leur état normal.
En effet, pour les facultés humaines, la présence de Dieu a quelque chose de grandiose, d’écrasant même. Aussi les petits voyants étaient-ils comme anéantis après les apparitions de l’Ange. Cet anéantissement devant la présence divine est une grande grâce, car c’est la plus sûre école de la véritable humilité, celle de la connaissance intime de la sainteté et de la majesté infinies de Dieu, et du néant de la créature devant son créateur. Dieu l’apprit à saint Catherine de Sienne en lui disant : « Je suis celui qui suis. Et tu es celle qui n’est pas. »
Au contraire, les apparitions de Notre-Dame remplissaient les petits voyants d’une joie immense et d’une grande allégresse. Lucie en parle plusieurs fois dans son quatrième mémoire :
L’apparition de Notre Dame vint de nouveau nous plonger dans le surnaturel, mais d’une manière beaucoup plus suave. Au lieu de cet anéantissement en la divine présence, qui nous prostrait, même physiquement, celle-ci nous laissa une paix, une joie expansive qui ne nous empêchait pas de parler ensuite de ce qui s’était passé.
Dans un autre passage, elle redit presque la même chose :
Je ne sais pourquoi, les apparitions de Notre Dame produisaient en nous des effets bien différents. La même joie intime, la même paix et le même bonheur, mais, au lieu de cet abattement physique, une certaine vivacité expansive, au lieu de cet anéantissement en la Divine Présence, une joie immense, au lieu de cette difficulté à parler, un certain enthousiasme communicatif.
Aussi, après les apparitions de Notre-Dame, les trois petits voyants eurent-ils une attitude qui reflétaient cette immense joie. Après la première apparition, Jacinthe avait promis à Lucie de ne rien dire, mais la joie qui l’inondait lui fit vite oublier sa promesse. Une fois rentrée chez elle, elle attendit ses parents qui étaient partis à la foire à Batalha ce jour-là. Dès qu’elle les vit, elle courut à la rencontre de sa mère et lui raconta tout. Et peu après, au cours du dîner familial, elle raconta tout une nouvelle fois.
Cette différence d’atmosphère est une leçon importante du message de Fatima. C’est un aspect moins connu des apparitions, mais qui pourtant comprend un enseignement très pertinent pour notre époque.
Les anges, depuis la création du monde, contemplent la majesté divine et rayonnent cette majesté qui écrase les êtres humains. Plusieurs saints qui eurent la grâce de pouvoir contempler le Ciel, en témoignèrent. Sainte Catherine de Sienne raconte qu'elle fut une fois enlevée dans la gloire du Ciel. Quand, l'extase terminée, elle essaya d'en parler, elle ne put que pleurer. À quelqu'un qui s'en étonnait, la sainte lui répondit : « Ne vous étonnez pas de cela. Étonnez-vous plutôt que je sois encore sur la terre après avoir goûté des délices ineffables... ». Comme les petits voyants de Fatima, après avoir contemplé la gloire du ciel, elle ne pouvait pas en parler.
Par contre, la Sainte Vierge est une personne humaine, née à un moment donné de l’histoire. Elle a connu notre vie. Bien sûr, son âme a eu cette grâce extraordinaire de ne pas avoir été touchée par le péché originel. Mais pour le reste, elle est née petite fille, comme n’importe quelle petite fille. C’est pourquoi les apparitions de Notre-Dame ont un ton bien différent. Elles ont la forme d’un véritable dialogue.
Cette différence d’atmosphère entre les apparitions de l’Ange et de Notre-Dame souligne l’attitude que nous devons avoir en nous mettant en présence de la Sainte Trinité, ou lorsque nous sommes devant le Saint-Sacrement. Certes, en naissant de la Vierge Marie, Jésus s’est fait homme. Malgré tout, devant Dieu, si nous avons à l’esprit qui Il est, c’est surtout sa puissance et sa majesté qui devraient nous impressionner et guider notre attitude.
Malheureusement, les réformes liturgiques de ces dernières années, en supprimant une grande partie des marques de respect devant le Saint-Sacrement, ont conduit à moins manifester cette majesté divine : habitude de parler dans les églises, plus de génuflexions devant le tabernacle, consécration suivie debout, communions debout et dans la main, ostensoirs simples, etc. Il est de bon ton d’insister sur le côté fraternel de nos relations avec Notre-Seigneur : pour certains, Jésus est un véritable copain.
Cette familiarité se retrouve aussi dans les cantiques : un des chants en vogue actuellement est Regardez l’humilité de Dieu. Parler de "l’humilité de Dieu" n’est pas faux en soi, car Jésus a dit : « Je suis doux et humble de cœur. » Mais il aurait été préférable de dire "Regardez l’humilité de Jésus". Car que l’on considère la Sainte Trinité ou seulement la première personne de la Sainte Trinité, la première faculté de Dieu est sa Toute-puissance. C’est le premier enseignement du Credo : « Je crois en un seul Dieu le père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. »
Trop insister sur l’humilité ou la fraternité risque de nous faire oublier le profond respect qui doit nous imprégner devant la majesté divine, respect plus apte à nous conduire à l’adoration de la Sainte Trinité que l’humilité du Christ sur la terre. Certes, en fonction du développement de notre vie spirituelle, une certaine intimité avec Notre-Seigneur est tout à fait possible et même souhaitable. Jésus s’est fait homme et est venu sur terre, non seulement pour nous racheter, mais aussi pour nous enseigner que Dieu est père, et que par conséquent Il est notre frère, ce qui a conduit de nombreux saints à avoir une grande intimité avec Notre-Seigneur, certains allant jusqu’à le tutoyer dans leur prière personnelle. Mais concernant Dieu le Père, le respect devant sa majesté doit être la première attitude à avoir. On le voit très bien dans l’épisode de la Transfiguration que nous allons fêter dans quelques jours. Même devant Jésus transfiguré, les trois apôtres gardèrent une grande spontanéité : « Seigneur, quel bonheur pour nous d’être ici ! Si tu veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, une pour Elie. ». Mais dès que la voix de Dieu se fit entendre, « les disciples tombèrent la face contre terre et furent pris d’un grand effroi ».
Il est attristant de voir que ce respect devant la majesté divine est parfois plus vif chez des personnes qui ne sont pas catholiques. Voici un témoignage rapporté par Patrick Madrid, un apologiste américain.
Il y a une dizaine d’années, à l’issue d’une conférence qu’il venait de donner sur la foi catholique, un mormon vint le trouver et lui dit : « Je n’ai pas vraiment l’impression que la plupart des catholiques croient ce que vous venez de dire à propos de l’Eucharistie. » Il expliqua ensuite qu’ayant eu l’occasion d’assister à plusieurs mariages ou autres cérémonies catholiques, il en était venu à la conclusion suivante :
Les catholiques que j’y ai vus ne semblaient vraiment pas croire ce que vous venez de dire à propos de la présence de Jésus dans l’Eucharistie. J’ai vu des catholiques s’avancer pour communier en mâchant du chewing-gum… Certains d’entre eux semblaient s’ennuyer profondément. Et même après avoir reçu l’hostie, ils semblaient peu intéressés, voire indifférents.
Si je croyais ce que vous croyez, si je croyais véritablement qu’il s’agit de Dieu lui-même et pas seulement d’un symbole, je tomberais face contre terre et resterais prosterné devant l’hostie, devant Lui, tant je serais submergé par l’émerveillement et l’adoration. Je n’ai jamais vu un catholique faire preuve d’un tel respect. Alors, je ne peux que supposer qu’ils n’y croient pas.[2]
Témoignage terrible ! Un schismatique nous dit la grande vénération que nous devons avoir devant le Saint-Sacrement, vénération que l’Ange du Portugal enseigna aux petits voyants de Fatima, non seulement avant puis après leur avoir donné la communion (voir lettre de liaison n° 138), mais aussi lorsqu’il leur apprit une première prière au cours de sa première apparition du printemps 1916 (voir lettre de liaison n° 123).
Alors méditons sérieusement sur les apparitions de Fatima ; voyons comment nous pouvons suivre les enseignements si précieux de l’Ange et aimons à réciter les litanies de l’humilité (voir annexe).
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie
Yves de Lassus
1er samedi du mois
Pour ceux qui ont du mal à trouver une messe le premier samedi du mois, n’hésitez pas à consulter l’alliance Salve Corda. Il existe plusieurs solutions en fonction de la situation dans laquelle vous vous trouvez : voir la page Créer ou rejoindre une cité Salve Corda.
Consécration du 22 août
Pour fêter dignement le centième anniversaire de la proclamation par Pie XII de Notre-Dame de l’Assomption comme patronne de la France (voir lettre de liaison n° 131), nombreux sont ceux qui vont se consacrer (ou renouveler leur consécration) au Cœur Immaculé de Marie le 22 août prochain. Ce jour-là, renouvelons notre consécration, ou tout au moins associons-nous à tous ceux qui se consacreront.
Pour ceux qui le souhaitent, il est toujours possible de s’inscrire à la préparation de 9 jours qui commencera le 13 août. Pour s’inscrire, cliquer ICI. (Selon la version du navigateur que vous utilisez, il se peut que l’inscription fonctionne mal. Dans ce cas, envoyez un message à Cap Fatima : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)
Au cours de cette neuvaine, demandons avec ferveur que le Saint-Père approuve rapidement la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois (voir lettre de liaison précédente).
ANNEXE
Litanies de l’humilité
Composées et récitées chaque jour par le cardinal Merry del Val (1865 – 1930)
Ô Jésus, doux et humble de cœur ! Exaucez-moi.
Du désir d’être estimé, délivrez-moi Jésus.
Du désir d’être aimé, délivrez-moi Jésus.
Du désir d’être exalté, délivrez-moi Jésus.
Du désir d’être honoré, délivrez-moi Jésus.
Du désir d’être loué, délivrez-moi Jésus.
Du désir d’être préféré aux autres, délivrez-moi Jésus.
Du désir d’être consulté, délivrez-moi Jésus.
Du désir d’être approuvé, délivrez-moi Jésus.
De la crainte d’être humilié, délivrez-moi Jésus.
De la crainte d’être méprisé, délivrez-moi Jésus.
De la crainte d’être rebuté, délivrez-moi Jésus.
De la crainte d’être calomnié, délivrez-moi Jésus.
De la crainte d’être oublié, délivrez-moi Jésus.
De la crainte d’être tourné en ridicule, délivrez-moi Jésus.
De la crainte d’être soupçonné, délivrez-moi Jésus.
Que les autres soient plus aimés que moi, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres soient plus estimés que moi, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent grandir dans l’opinion du monde et moi diminuer, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent être choisis et moi mis de côté, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent être loués et moi négligé, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent être préférés en tout, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
Que les autres puissent devenir plus saints que moi, pourvu que je devienne saint autant que je le puis, Jésus, faites-moi la grâce de le désirer.
[1] Printemps : lettres 123 & 124 ; été : lettres 125, 126 & 127 ; automne : lettres 129, 130, 131, 137 & 138. Pour y accéder, voir la page Liste des lettres de liaison.
[2] Fait rapporté dans le remarquable livre Bref examen critique de la communion dans la main, que viennent de publier les éditions Contretemps.