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Mon Père, ma Sœur,
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Chers amis,
Voici la méditation pour le 32e jour de la préparation à la consécration au Cœur Immaculé de Marie du {list:name}.
Aujourd'hui, nous consacrerons plus spécialement au Cœur Immaculé de Marie :
Pour ceux qui n'auraient pas reçu certaines méditations, vous pouvez retrouver toutes les méditations publiées depuis le début de la préparation sur la page "Méditations" en cliquant ICI.
En union de prière.
Yves de Lassus
32e jour
13 octobre 1917 : « N’offensez pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé. »
Le péché
Les toutes dernières paroles que Notre-Dame prononça à la Cova da Iria furent pour nous donner une ultime recommandation : « N’offensez pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé. »
Étant la toute dernière, cette phrase a donc une place à part. C’est la dernière volonté de Notre-Dame qui nous fait part d'une nécessité des plus urgentes.
Elle se singularise entre autre par le ton : mises à part ses toutes premières paroles « N’ayez pas peur » mais qui sont plus un encouragement qu’un reproche, c’est la seule fois que Notre-Dame emploie une forme négative : « N’offensez-pas davantage Dieu, Notre-Seigneur. »
Une fois, lors de la première apparition, elle utilisa la forme interrogative : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? »
Mais toutes les autres demandes furent faites sous une forme affirmative : Récitez votre chapelet tous les jours, offrez des sacrifices pour la conversion des pécheurs, priez beaucoup, etc.
Cette injonction négative marque donc une volonté expresse de la Sainte Vierge. Sa transgression a des conséquences graves. Notre-Dame en a donné une le 13 juillet : « Si on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI commencera une autre guerre plus grande. » D’ailleurs, sœur Lucie précise dans son quatrième mémoire que Notre-Dame prononça ces paroles « en prenant un air plus triste », tout comme lorsque, lors de l’apparition du 19 août, elle leur dit : « Beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles. » C’est pourquoi, les petits voyants furent très marqués par ces paroles. Lucie rapporte dans son deuxième mémoire :
Les paroles de cette apparition qui se gravèrent le plus dans mon cœur, furent la demande de notre Très Sainte Mère du Ciel : « N’offensez pas davantage Dieu Notre-Seigneur, qui est déjà trop offensé. »
Quelle plainte d’amour et quelle tendre supplication ! Qui me donnera de la faire résonner dans le monde entier pour que tous les enfants de la Mère du Ciel entendent le son de cette voix !
Consoler Notre-Seigneur
François avait été plus particulièrement marqué par cette parole de Notre-Dame. Voici notamment un épisode rapporté par Lucie dans son quatrième mémoire qui montre combien il l'avait prise en compte :
Un jour, je lui demandai :
— François, qu’est-ce que tu aimes le mieux : consoler Notre-Seigneur ou convertir les pécheurs afin qu’il n’y ait plus d’âmes à aller en enfer ?
— J’aime mieux consoler Notre-Seigneur. Tu n’as pas remarqué combien Notre-Dame, le mois dernier, est devenue triste lorsqu’Elle nous a dit qu’il ne fallait plus offenser Dieu, Notre-Seigneur, car il est déjà trop offensé ? Je voudrais consoler Notre-Seigneur et, ensuite, convertir les pécheurs afin qu’ils ne l’offensent plus.
Il avait aussi parfaitement compris ce que l’Ange leur avait dit lors de sa troisième apparition. Comme pour Notre-Dame, ses toutes dernières paroles sont pour demander de consoler Dieu :
Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu.
Mais qu’est-ce qui offense tant Dieu ? L’Ange, à l’été 1916, avait commencé à donner la réponse : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. » expression reprise intégralement le 13 mai de l’année suivante par Notre-Dame. Remarquons bien l’ordre de demandes : réparer d’abord les péchés qui offensent Notre-Seigneur, puis supplier pour la conversion des pécheurs. François avait bien retenu ce point !
Dans la prière que l’Ange enseigne au cours de sa troisième apparition, il est plus précis : il parle de « réparer les outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Jésus est offensé ».
Le péché
Ce qui offense Dieu, ce sont donc nos péchés. Mais qu'est-ce le péché ? C’est une désobéissance aux volontés de Dieu pour obéir aux désirs de la chair, du démon, du monde.
Le péché nous fait mépriser les commandements de Dieu et nous soumettre à nos instincts et nos passions. Le péché apporte le désordre, le déséquilibre, la ruine de l'homme et des choses, même si le pécheur s'illusionne en croyant trouver quelque bonté dans son action.
Il suffit de penser au premier péché, celui d'Adam et d'Ève. Après avoir succombé à la tentation de « devenir comme Dieu » (Gn 3), leur péché entraîna la ruine de l'humanité et de toute la création (Gn 3).
Pourquoi le déluge ? À cause du péché (Gén. 6 et 7). Pourquoi les villes de Sodome et de Gomorrhe furent-elles réduites en cendres ? À cause du péché (Gén. 19). Pourquoi Tyr, Sidon, Corazine, Capharnaüm et Jérusalem furent-elles détruites ? À cause du péché. Pourquoi les guerres et les dévastations entre les peuples ? Pourquoi tant de familles divisées ? Pourquoi des hommes vont-ils en enfer ? À cause du péché, toujours à cause de lui. Des saints prenaient peur rien qu'à entendre le mot péché. Ils avaient bien raison.
Le péché mortel
Le péché est mortel si l'offense faite à Dieu est grave : il est véniel, si l'offense est légère.
La plus grande catastrophe qui puisse arriver à l'homme est de commettre un péché mortel. Saint Padre Pio qualifiait de « Malheureux ! » celui qui s'accusait d'une faute mortelle.
Aucun malheur n'est comparable au péché mortel. Bien plus, tout autre malheur lui serait préférable. Saint Cyprien écrivait :
Observe les dommages qu'occasionnent la grêle aux moissons, le tourbillon de vent aux arbres, la peste aux troupeaux et aux hommes, le vent et la tempête aux navires... Tout cela n'est qu'une pâle représentation des dommages que le péché porte à notre âme : il détruit tous les fruits des bonnes œuvres, corrompt nos facultés et guide l'homme vers une mort certaine.
Saint Dominique Savio disait : « La mort, mais pas le péché ». La mort en effet n'est qu'un phénomène physique qui transforme le corps en cadavre. Le péché, lui, est une réalité spirituelle qui fait de l'âme un cadavre, tant que la grâce n'aura pas été retrouvée par le sacrement de pénitence. Un chrétien dont l'âme est morte, voilà la monstruosité du péché mortel.
Pour mieux comprendre cette monstruosité, il faut regarder le calvaire. Le péché a fait de Jésus « l'homme des douleurs » (Is 53, 3) ; il a coûté le précieux sang de Jésus (1 P 1, 19 ; Ap 5, 9) ; il « a transpercé l'âme » de Marie (Lc 2, 35). Quiconque commet un péché mortel « crucifie le Fils de Dieu dans son propre cœur » (He. 6, 6). C'est pour cela que le péché mortel fait perdre à l'âme la vie surnaturelle, ou grâce divine. Il fait perdre les mérites et les vertus infuses ne laissant que la Foi et l'Espérance. Enfin, il lui enlève sa ressemblance avec le Christ et il lui imprime l’image du démon. C’est épouvantable ! Sainte Thérèse d'Avila disait que la vision d'une âme en état de péché mortel l'effrayait tellement qu'elle suppliait Dieu de la lui épargner.
Mais combien y-a-t-il de chrétiens en état de péché mortel qui se rendent compte que leur âme est un cadavre et qu'ils ressemblent au démon ? Et comment peuvent-ils croire qu'ils aiment Dieu et la Sainte Vierge si par le péché ils prouvent qu’ils sont plutôt des « ennemis de Dieu » (Rom. 1, 30), et qu’ils « transpercent » l'âme de Marie (Lc 2, 35) ?
Le péché véniel
Bien que ses effets ne soient pas aussi désastreux que ceux du péché mortel, le péché véniel offense aussi Dieu et cause des dommages à l'homme.
Saint Thomas d'Aquin nous avertit : « Plutôt mourir que de commettre un seul péché véniel » ; et sainte Gemma Galgani s'écriait : « Mille fois la mort plutôt que de commettre un seul péché véniel ».
Les saints nous affirment l'horreur du péché véniel, car eux-mêmes sont animés d'un amour ardent envers Dieu. Saint Jean Chrysostome disait qu'il craignait plus de faire une légère offense à Dieu que l'enfer lui-même.
Sainte Catherine de Sienne disait : « Je préfère aller en enfer sans péché plutôt que de me trouver au Ciel, marquée par le plus léger déplaisir fait à Dieu. »
Que dirions-nous, nous autres qui nous "salissons" peut-être chaque jour de fautes vénielles avec tant de légèreté ? Nous veillons à éviter tout inconvénient physique (même un rhume), et par ailleurs nous ne nous préoccupons pas des malaises spirituels (impatiences, mensonges, négligences) qui offensent Dieu et salissent l'âme.
Sainte Françoise de Chantal voulut un jour mettre de ses propres mains le cadavre d'un lépreux dans un cercueil. Quelqu'un essaya de l'en empêcher par crainte de la contagion. Mais la sainte dit avec décision : « Je ne crains d'autre lèpre que le péché. » Accueillons la leçon.
Jacinthe fut une ardente victime pour les pécheurs. Sauver les pécheurs de l'enfer en offrant toutes sortes de sacrifices fut pour elle une préoccupation constante. Avec ingéniosité elle recherchait les sacrifices qu'elle pouvait offrir. Si elle rencontrait des pauvres dans la rue, elle leur donnait son casse-croûte et restait ainsi à jeun jusqu'au soir. Durant le mois d'août, elle avait parfois très soif mais elle renonçait à boire. Son frère François cueillait les glands les plus sucrés et elle lui demandait les plus amers, par renoncement. Un jour, elle eut un fort mal de tête et le coassement des grenouilles la gênait beaucoup, mais elle empêcha son frère de chasser les grenouilles afin de faire un sacrifice supplémentaire.
Imitons Jacinthe et suivons les demandes de la Sainte Vierge sur la nécessité de sauver les pécheurs de l'enfer, en collaborant à leur conversion par la prière et la pénitence.
N’oublions pas aussi que le péché qui conduit le plus d’âme en enfer est le péché de la chair. C’est donc un de ceux qui doivent faire souffrir particulièrement Notre-Seigneur puisqu’il pousse tant d’âmes en enfer. Rappelons-nous ce qui a déjà été dit dans une précédente méditation (la 15e) :
Jacinthe confia un jour à sa mère : « Maman, (…) Notre-Dame a dit que le péché de la chair est celui qui conduit le plus d’âmes en enfer ».
Rappelons-nous aussi les termes de la lettre de sœur Lucie à l’évêque de Gurza :
Notre-Dame n’a pas parlé d’une espèce particulière de péché. Mais comment douter que le péché d’impureté ne soit l’un des principaux qui amena Notre-Dame à s’adresser à nous avec une telle amertume, lors de sa dernière apparition ?
Aussi, la première des choses à faire pour consoler Notre-Seigneur et ne plus L’offenser, c’est de respecter la loi morale qu’Il nous a donnée pour notre bien. Cette loi est précise et ne souffre pas d’exception. De nos jours certains clercs voudraient nous faire croire que, certaines pratiques unanimement condamnées depuis toujours par l’Église, seraient maintenant acceptables suite à un approfondissement de ce qu’est la miséricorde divine. Ainsi, ce que la doctrine interdirait en théorie serait en pratique acceptable dans différentes situations, l’Amour divin surpassant ces interdictions. N’en croyons rien et souvenons-nous des toutes dernières paroles de Notre-Dame : « N’offensez pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé .» N’oublions pas non plus ce qu’elle disait le 13 juillet 1917 : « Si l’on continue à offenser Dieu », nous serons punis par la guerre.
Alors n’offensons plus Notre-Seigneur. Pour cela, ayons nous-même une conduite pure et chaste et offrons des sacrifices pour tous ceux qui ne respectent pas la loi morale établie par Dieu.