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Mon Père, ma Sœur,
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Chers amis,
Voici la méditation pour le 27e jour de la préparation à la consécration au Cœur Immaculé de Marie du {list:name}.
Aujourd'hui, nous consacrerons plus spécialement au Cœur Immaculé de Marie :
Pour ceux qui n'auraient pas reçu certaines méditations, vous pouvez retrouver toutes les méditations publiées depuis le début de la préparation sur la page "Méditations" en cliquant ICI.
En union de prière.
Yves de Lassus
27e jour
13 juillet 1917 : « Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. »
L'obéissance
Après avoir montré l’enfer et expliqué comment l’éviter, Notre-Dame donna un avertissement : « Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix. (…). Mais si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI en commencera une autre pire. » (Voir méditation du 25e jour) Juste après, Notre-Dame donna un deuxième avertissement : « Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. »
Ces deux avertissements doivent nous conduire à une réflexion sérieuse sur ce que nous devons faire. Notre-Dame est la bonté même ; c’est la meilleure de toutes les mères. Malgré cela, ou plutôt à cause de cela, elle ne peut pas faire autrement qu’avertir ses enfants des dangers qu’ils courent, aussi dure que soit cette vérité. Car la loi divine est la même pour tous. Ce n’est pas Dieu qui nous condamne, mais Il respecte notre liberté. C’est le mystère de la liberté humaine. Si nous nous écartons de Lui et des préceptes que, dans son immense sagesse, Il a posés, n’est-il pas juste que nous en subissions les conséquences ? Voilà, ce que Notre-Dame est venue nous rappeler. Et comme elle est bonne et qu’elle sait que nous avons la tête dure, elle répète deux fois son avertissement : si nous suivons ce qu’elle demande, nous aurons la paix et beaucoup d’âmes seront sauvées ; sinon, nous aurons la guerre et des persécutions de tous ordres. Tel est l’ordre voulu par Dieu.
Il est donc de notre intérêt d’obéir à ce que dit la Sainte Vierge, et même d’obéir tout court.
Qu’est-ce que l’obéissance ?
L'âme de l'obéissance, c'est la foi surnaturelle. Saint Maximilien Kolbe disait que « l'obéissance est un mystère de foi ». L'obéissance est la vertu qui nous pousse à soumettre notre volonté à celle de Dieu et à celle de ceux qui représentent Dieu. Aussi, seul celui qui voit dans le supérieur le représentant de Dieu sait obéir et sait qu'il est en accord avec la volonté de Dieu, même quand cela lui coûte, car la vertu d'obéissance s'exerce dans le sacrifice. Jésus lui-même, dit l'apôtre, « apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance » (He 5, 8).
Combien de fois il faut obéir en silence dans les choses pénibles. Durant la Passion, Jésus, au lieu de se défendre ou de se faire défendre, « se taisait » (Mat. 26, 63).
À qui obéir ?
L'obéissance est d'abord due à Dieu, notre Père et créateur. « À Yahvé, la terre et sa plénitude, le monde et tout son peuplement. » (Ps 23, 1) Nous sommes ses créatures et ses fils, nous lui devons l'obéissance des êtres créés et des fils. « Toutes les créatures vous servent. » (Ps. 119 : 91)
Ensuite, l'obéissance au Christ est liée à la Rédemption, car Il nous a rachetés par son sang. Pour cette raison, nous Lui appartenons et nous devons obéir à sa divine volonté : « Vous ne vous appartenez pas. Vous avez été bel et bien rachetés. » (1Co 6, 20)
Enfin, l'obéissance aux supérieurs est liée au fait qu'ils sont les représentants de Dieu. Nous savons bien que Dieu ne nous gouverne pas directement, mais par ses envoyés, ses représentants qu'Il fait participer de son autorité. « Il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu. » (Rom. 13, 2) Une désobéissance aux supérieurs est donc une désobéissance à Dieu : « Celui qui résiste à l'autorité se rebelle contre l'ordre établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux-mêmes condamner. » (Rm. 13, 2)
Saint Thomas enseigne que : « Le vouloir d’un inférieur doit se régler sur le vouloir du supérieur, le vouloir du soldat sur celui de son chef. » (Somme théologique, I q. 63, a. 1)
La plus grande des vertus
Saint Thomas dit aussi que l’obéissance est la première des vertus morales :
Par elle-même, l'obéissance est la plus louable des vertus : pour Dieu elle méprise la volonté propre, alors que, par les autres vertus morales, on méprise certains autres biens en vue de Dieu. C'est pourquoi saint Grégoire écrit : « Il est juste de préférer l'obéissance aux sacrifices, parce que ceux-ci immolent une chair étrangère, tandis que l'obéissance immole notre propre volonté ». (Somme théologique, IIa-IIae, q.104, a. 4)
Et surtout, la vertu d’obéissance est une de celles qui plait le plus à Dieu. Sainte Catherine de Sienne dans son Dialogue nous en rapporte un très bel exemple :
On lit dans la vie des Pères, un bel exemple de cette obéissance inspirée par l'amour. Un solitaire ayant reçu un ordre de son supérieur au moment où il avait commencé d'écrire un O, - une bien petite chose pourtant ! – il ne prit pas le temps de le finir ; sans le moindre retard, il alla où l'appelait l'obéissance. Pour lui témoigner par un signe extérieur, combien cette promptitude m'était agréable, ma clémence acheva en or la lettre commencée.
Cette gracieuse vertu me plaît tant, que, pour aucune autre je n'ai accompli tant de miracles, ni donné tant de signes et de témoignages de la satisfaction qu'elle me cause.
Pour cela, l’obéissance fait des miracles. Inversement, la désobéissance les empêche.
Quand saint Joseph Cottolengo sut qu'il y avait de nombreuses sœurs malades et qu'on ne savait pas comment faire pour assurer le service de la Petite Maison, il donna l'ordre aux sœurs de se lever et d'accomplir le service. Les sœurs se levèrent et se trouvèrent toutes guéries. Une seule ne voulut pas se lever. Non seulement elle ne fut pas guérie, mais plus tard elle quitta l'Institut.
L’exemple de la Sainte Vierge
La Sainte Vierge nous a donné un exemple unique d’obéissance. Les premières pages de l'Évangile de saint Luc s'ouvrent sur son "fiat" à l’annonce de l'Ange Gabriel (Lc 1, 36). Elle obéit humblement à l'envoyé de Dieu, en acceptant des réalités humainement incompréhensibles : la conception virginale du Verbe Fils de Dieu et la maternité divine, ainsi que des réalités douloureuses, jusqu'à la plus terrible tragédie pour une mère : offrir son fils à la mort ! La Sainte Vierge obéit aussi à l'ordre d'Auguste pour le recensement (Lc 2, 1-5), à la loi de la présentation et de la purification (Lc 2, 21-24), à l’ordre de l’Ange de fuir en Égypte (Mt 2, 13-15), à l’ordre de revenir à Nazareth (Mt 2, 21-24). Nous la retrouvons enfin au Calvaire y accomplissant son "fiat" dans l'angoisse la plus tragique (Jn 19, 25). Au calvaire, son obéissance fut « le glaive qui lui transperça l'âme » (Lc 2, 35).
Obéir à la volonté de Dieu, sans réserve : « Je fais toujours ce qui Lui plaît » (Jn 8, 29), voilà l'attitude du véritable obéissant. Et l'obéissance douloureuse doit être aimée autant que l'obéissance joyeuse, même si la nature réagit ! « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. » (Lc 22, 42)
Comment obéir ?
La meilleure façon de pratiquer l'obéissance est d’obéir en tout à nos supérieurs légitimes. Il est clair que les supérieurs ne doivent exercer l'autorité qu'en tant que délégués de Dieu et donc ils ne doivent jamais commander ce qui est contraire à la loi de Dieu. Ils ne peuvent être les ambassadeurs de Dieu s'ils commandent le péché ou s'ils ne l'empêchent pas (mentir, voler, avorter...). Dans ce cas ce sont des délégués de Satan : on ne peut et on ne doit pas leur obéir.
Par contre, dans toutes les autres situations, il faut obéir, même si l'obéissance nous pèse ou nous heurte, même si celui qui commande est odieux et partial. « Vous, les domestiques soyez soumis à vos maîtres... non seulement aux bons et aux bienveillants, mais aussi aux difficiles. » (1P 2, 18)
Quand saint François d'Assise et sainte Thérèse d'Avila recevaient des communications au cours de leurs extases, ils étaient prêts à y renoncer si le supérieur en décidait autrement, parce que, dans la parole du supérieur, l'intention de Dieu n'est pas douteuse tandis que, dans une vision ou une communication, il y a toujours une marge d'incertitude.
Dans la vie de sainte Gertrude, on lit que, pendant un certain temps, elle eut une supérieure à l'humeur plutôt difficile. La sainte pria le Seigneur qu'elle soit remplacée par une autre plus équilibrée. Mais Jésus lui répondit : « Non, parce que ses défauts l'obligent à s'humilier chaque jour en ma présence. Par ailleurs, ton obéissance n'a jamais été aussi surnaturelle que pendant cette période. »
Sainte Marguerite-Marie éprouva une difficulté semblable. À propos de la dévotion au Sacré-Cœur, ses supérieurs ne voulaient pas qu’elle en parle. S’en étant plainte un jour à Notre-Seigneur, elle reçut de Lui la réponse suivante :
Je suis content que tu préfères la volonté de tes supérieures à la mienne, lorsqu’elles te défendront de faire ce que Je t’aurai ordonné. Laisse-les faire tout ce qu’elles voudront de toi ; Je saurai bien trouver le moyen de faire réussir mes desseins, même par des moyens qui y semblent opposés et contraires.
« Je suis content que tu préfères la volonté de tes supérieurs à la mienne. » On voit combien Dieu apprécie l’obéissance aux supérieurs légitimes !
Obéissance héroïque
Dominique Savio, garçon actif et bon élève, fut accusé injustement auprès du maître pour une vilaine espièglerie. Surpris, le maître fut contraint de le réprimander sévèrement. Dominique se tut. Quand le maître connut la vérité, il appela Dominique et lui demanda pourquoi il n'avait rien dit. « Pour deux raisons - dit-il - parce que si j'avais dit qui était le vrai coupable, il aurait été renvoyé de l'école, car ce n'était pas la première fois qu'il était pris en défaut, tandis que moi c'était la première fois. De plus, je me suis tu parce Jésus aussi, accusé devant le sanhédrin, se taisait. »
Saint Gérard Majella, calomnié d'une manière infâme, fut sévèrement puni par saint Alphonse. On lui interdit la sainte communion, on le changea de lieu et il fut traité comme un pécheur. Il se tut et obéit. Quand on découvrit la vérité, saint Alphonse put dire que ce douloureux épisode suffisait à lui seul à garantir la sainteté extraordinaire de saint Gérard. L'obéissance a crucifié Jésus : « Obéissant jusqu'à la mort » (Phil 2, 8), Jésus se taisait et priait. L'obéissance a crucifié les saints qui, eux-aussi, se taisaient et priaient.
Quand saint Joseph Calasanzio fut calomnié et persécuté par ses propres disciples, quand, vieux et malade, il fut emprisonné et traduit devant le tribunal et quand, au seuil de la mort, il fut expulsé de la congrégation et dut assister à sa dévastation par ordre du Vicaire du Christ lui-même, il accepta cet enchaînement de tourments en murmurant : « Que maintenant et toujours soit bénie la très sainte volonté de Dieu ! »
Quand saint Alphonse de Liguori, octogénaire, fut calomnié par un de ses fils et fut expulsé de la congrégation par le pape lui-même, lui, le grand, le passionné, l'ardent défenseur du pape, surmonta ce déchirement mortel en s'écriant, face contre terre au pied de l'autel : « Le pape a raison, le pape a raison. »... !
Certes, l'obéissance crucifie, … comme elle crucifia Jésus ! Mais le saint est celui qui se laisse crucifier. Nous, au contraire, que d'expédients, de compromis, d'échappatoires nous essayons de trouver pour éviter le poids et les ennuis que nous cause l'obéissance. Mais si nous agissons ainsi, il est impossible d'aimer, parce que, dit Jésus : « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. » (Jn 14, 15) Nous devons donc observer ses commandements, même s'ils nous coûtent.
Alors, obéissons à Dieu en observant sa loi. Obéissons aussi aux demandes de Notre-Dame, ce d’autant plus que ce qu’elle demande n’exige pas de grands efforts : qui de nous ne peut trouver quinze à vingt minutes dans la journée pour réciter un chapelet ? Est-il si difficile d’offrir pour la conversion des pécheurs des contrariétés que, de toutes les façons, nous ne pouvons pas éviter ? De plus, les demandes de Notre-Dame ont des fruits extraordinaires : le salut pour les pécheurs et la paix dans le monde. Aussi, empressons-nous de répondre aux demandes de notre Mère du Ciel.