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Samedi 7 août 2021 : 1er samedi du mois
Méditation |
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les offenses de ceux qui cherchent publiquement à inculquer dans le cœur des enfants l’indifférence, le mépris ou la haine à l’égard de Notre-Dame |
Lettre de liaison n° 124 (4 août 2021)
1re partie : Le message de Fatima
Lors de sa première apparition, au printemps 1915, après avoir rassuré les enfants, l’Ange de la Paix se prosterna jusqu’à terre et leur apprit une prière (voir lettre de liaison précédente). Cette prière est très courte et donc facile à dire ; mais surtout elle contient un enseignement capital.
La prière de l’Ange
Elle commence par un acte d’adoration envers notre Créateur auquel elle ajoute trois brefs actes de foi, d’espérance et de charité : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. » L’Ange indique ainsi quel est notre premier devoir : l’adoration et l’exercice des trois vertus théologales. Ces vertus nous disposent à vivre en relation avec la Sainte Trinité. Elles ont Dieu pour origine, pour motif et pour objet (catéchisme de saint Pie X). Elles sont au sommet de toutes les vertus, car elles font précisément notre union à Dieu, tout particulièrement la charité, car elle est la perfection de l'homme et la plénitude de la vie chrétienne. Pourquoi ? Parce que « Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui ». (1 Jn 4, 16).
Cette prière de l’Ange synthétise en quelques mots la prière du matin proposée par les missels anciens, laquelle commence par : « Mettons-nous en présence de Dieu et adorons-le », puis, après une courte prière d’adoration, demande de réciter les actes de foi, d’espérance et de charité (prière complète en annexe de cette partie). À nous qui sommes toujours pressés, le Ciel propose une formule plus raccourcie. Nous n’avons donc aucune excuse pour ne pas la dire.
Prier pour les pécheurs
Ensuite, l’Ange poursuit : « Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »
Cette demande est le point essentiel du message de Fatima. Que dit-elle ? Qu’il y a des gens qui ne plaisent pas à Dieu, car ils ne croient pas en Lui ou ne L’adorent pas. Et que demande-t-elle ? Elle demande à Dieu de pardonner à ces pécheurs. Tout en rappelant l’éternel combat entre le bien et le mal depuis la chute des premiers anges, l’Ange nous donne ici un enseignement capital : nous pouvons sortir les pécheurs de leur situation peccamineuse en demandant pardon pour eux. C’est un des plus beaux actes de charité que nous puissions faire à notre prochain : réparer le mal qu’il fait pour éloigner de lui la colère divine et lui obtenir la grâce de sa conversion. Nous ne pouvons rien lui vouloir de meilleur. Et quelles sont les fautes les plus graves ? Celles pour lesquelles nous demandons pardon, à savoir : ne pas croire en Dieu, ne pas L’aimer, ne pas espérer en sa Miséricorde.
À qui adresser cette prière ?
Après avoir récité trois fois la prière qu’il vient d’apprendre aux petits voyants, l’Ange se redressa et dit : « Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. » Là encore, cette courte phrase contient des enseignements précieux. L’Ange commence par indiquer à qui doit être adressée cette prière : aux deux cœurs unis de Jésus et de Marie.
Tout d’abord, observons que l’Ange ne dit pas : « Jésus et Marie sont attentifs à la voie de vos supplications », mais bien : « Les cœurs de Jésus et Marie sont attentifs … » (« Os corações de Jesus e Maria estão atentos à voz das vossas súplicas. » – Phrase identique dans les deuxième et quatrième mémoires). La prière est donc à adresser aux deux cœurs de Jésus et Marie. D’une certaine façon, l’Ange annonce déjà la dévotion au Cœur de Marie que Notre-Dame viendra expliciter l’année suivante.
Ensuite, en unissant dans une même formule les cœurs de Jésus et Marie, l’Ange rappelle une autre vérité : ces deux cœurs sont inséparables. Déjà saint Jean Eudes avait souligné ce point et d’autres prédicateurs le firent à sa suite. Ici c’est l’Ange de la Paix lui-même qui nous le dit. Et dans son message du 8 décembre 1942, le pape Pie XII confirma cet enseignement :
Les fidèles doivent veiller à associer étroitement le culte du Sacré-Cœur et le culte envers le Cœur Immaculé de Marie, car notre salut vient de l'amour et des souffrances de Jésus-Christ indissolublement unis à l'amour et aux souffrances de sa Mère. C'est pourquoi il convient que le peuple chrétien rende aussi au Cœur très aimant de sa céleste Mère, de semblables hommages de piété, d'amour, de gratitude et de réparation. Aux âmes de péché, à celles qui souffrent de leurs fautes, à celles qui veulent expier les péchés des autres, la dévotion du Cœur de leur Mère paraît être un havre à la fois d'idéal et de pardon.
Notons que Pie XII recommandent à ceux « qui veulent expier les pécher des autres » de rendre des hommages de réparation : c’est exactement le sens de la prière de l’Ange.
Les fruits de cette prière
Et si nous prions ainsi, dit l’Ange, Jésus et Marie « seront attentifs à la voix de nos supplications ». Quelle merveilleuse promesse ! Dès lors, ne convient-il pas d’imiter l’Ange dans tout ce qu’il a fait et dit, comme l’ont spontanément fait Lucie, François et Jacinthe ? Si nous prions comme l’Ange le leur a appris, alors Jésus et Marie seront attentifs à toutes nos préoccupations, à nos inquiétudes sur l’avenir du monde en général et de notre pays en particulier, à nos craintes sur les menaces pesant sur notre famille, nos enfants, etc. Tout ira bien si nous prions : tout ira mal si nous ne prions pas. La prière décide de notre destin. « Celui qui prie se sauve sûrement ; celui qui ne prie pas se damne sûrement » disait saint Alphonse de Liguori.
Ainsi, dans cette brève apparition, l’Ange nous instruit sur quatre points essentiels : l’attitude convenable pour prier (voir lettre précédente), la prière à réciter, les fruits de cette prière et à qui l’adresser. Cette prière, directement enseignée par un envoyé divin, l'Ange de la Paix, avons-nous à cœur de la réciter pour obtenir la paix ? Il prie infiniment mieux que nous. Et lorsque nous le pouvons, récitons-la comme l'Ange l'a appris à Lucie, François et Jacinthe : à genoux, le front à terre en la répétant trois fois.
Cette première prière apprise par l’Ange est très courte et ne demande donc qu’un effort minime. Adoptons-la pour que les Cœurs de Jésus et de Marie soient « attentifs à la voix de nos supplications ». Aimons à leur adresser fréquemment cette prière. Prenons l’habitude de la réciter à divers moments de la journée, au moins en nous levant le matin. Un ami prêtre a pour habitude de la réciter avant chaque repas, juste après le Benedicite. Voilà une excellente façon d’apprendre à la dire de temps en temps dans la journée.
Alors pour être délivré de tous les tourments que nous subissons, pour que la paix revienne dans le monde et dans notre pays, adressons notre prière aux deux cœurs unis de Jésus et de Marie, comme l’Ange l’a appris à Lucie, François et Jacinthe : à genoux, le front à terre en répétant trois fois la courte prière qu’il leur a enseignée en ce printemps 1915.
Divers
Plusieurs lecteurs nous ont demandé de pouvoir avoir une version pdf des méditations proposées pour les premiers samedis du mois Le nécessaire a été fait ; désormais vous pouvez accéder à ces méditations soit au format internet, soit au format pdf en allant sur cette page : https://www.fatima100.fr/les-premiers-samedis-du-mois/meditations.
À ce propos, il est rappelé que les textes proposés ne sont pas à lire nécessairement en entier : ce ne sont que des supports pour soutenir notre méditation pendant 15 minutes. Si nous arrivons à méditer 15 minutes en ne lisant que la première page, la lecture peut s’arrêter là. Si le texte est plus long, c’est pour ceux qui ont du mal à méditer : la longueur du texte est calculée pour qu’une lecture attentive prenne environ 15 minutes.
Le site et la messagerie de Cap Fatima ont rencontré un petit problème il y a une dizaine de jours. Cela a notamment perturbé la distribution des médiations de la préparation à la consécration au Cœur Immaculé de Marie organisée pour le 22 août. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée.
Annexe à la 1re partie
Prière du matin
figurant dans le missel romain
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Mettons-nous en la présence de Dieu et adorons-le.
Très sainte et très auguste Trinité, Dieu unique en trois personnes, je crois que vous êtes ici présent. Je vous adore avec les sentiments de l’humilité la plus profonde, et je vous rends de tout mon cœur les hommages qui sont dus à votre souveraine Majesté.
Acte de Foi
Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées, et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper.
Acte d’Espérance
Mon Dieu, j’espère, avec une ferme confiance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements, le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis, et que vous êtes fidèle dans vos promesses.
Acte de Charité
Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur, et par-dessus toutes choses, parce que vous êtes infiniment bon et infiniment aimable, et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous.
Remercions Dieu des grâces qu’il nous a faites et offrons-nous à lui.
Mon Dieu, je vous remercie très humblement de toutes les grâces que vous m’avez faites jusqu’ici. c’est encore par un effet de votre bonté que je vois ce jour ; je veux aussi l’employer uniquement a vous servir. je vous en consacre toutes les pensées, les paroles, les actions et les peines. bénissez-les, seigneur, afin qu’il n’y en ait aucune qui ne soit animée de votre amour, et qui ne tende a votre plus grande gloire.
Formons la résolution d’éviter le péché et de pratiquer la vertu.
Adorable Jésus, divin modèle de la perfection à laquelle nous devons aspirer, je vais m’appliquer autant que je le pourrai, à me rendre semblable à vous : doux, humble, obéissant, chaste, zélé, patient, charitable et résigné comme vous ; et je ferai particulièrement tous mes efforts, pour ne pas retomber aujourd’hui, dans les fautes que je commets si souvent, et dont je souhaite sincèrement me corriger.
Demandons à Dieu les grâces qui nous sont nécessaires.
Mon Dieu, vous connaissez ma faiblesse. Je ne puis rien sans le secours de votre grâce. Ne me la refusez pas, Ô mon Dieu, proportionnez-la à mes besoins ; donnez-moi assez de force, pour éviter tout le mal que vous défendez, pour pratiquer tout le bien que vous attendez de moi, et pour souffrir patiemment toutes les peines qu’il vous plaira de m’envoyer.
Pater, Ave, Credo, Confiteor
Invoquons la sainte Vierge, saint Joseph, notre bon Ange et notre saint Patron.
Sainte Vierge, Mère de Dieu, ma Mère et ma Patronne, je me mets sous votre protection, et je mets toute ma confiance en votre miséricorde. Soyez, ô Mère de bonté, mon refuge dans mes besoins, ma consolation, dans mes peines, et mon avocate auprès de votre adorable Fils, aujourd’hui, tous les jours de ma vie, et particulièrement à l’heure de ma mort.
Très saint patriarche saint Joseph, par cette sollicitude pleine d’amour avec laquelle vous vous êtes occupé en ce monde de Jésus et de Marie, daignez veiller sur notre existence jusqu’au dernier soupir.
Ange du ciel, mon fidèle et charitable guide, obtenez-moi d’être si docile à vos inspirations, et de régler si bien mes pas, que je ne m’écarte en rien de la voie des commandements de mon Dieu.
Grand Saint, dont j’ai l’honneur de porter le nom, protégez-moi, priez pour moi, afin que je puisse servir Dieu, comme vous, sur la terre, et le glorifier éternellement avec vous dans le ciel.
Ainsi soit-il !
2e partie : Le secret de Fatima
Suite à la publication des dernières lettres de liaison, une lectrice nous a demandé ce qu’il fallait entendre par "troisième secret". Cette remarque prouve qu’il est nécessaire de revenir sur ce point, car il est indispensable de bien voir la structure du secret pour bien comprendre le sens de la dernière partie du secret.
L’expression "troisième secret" est impropre, car sœur Lucie a toujours dit qu’il n’y avait qu’un seul secret. Dans son troisième mémoire, elle dit : « Le secret comprend trois choses distinctes et j’en dévoilerai deux. » À elle seule, cette phrase interdit de parler de trois secrets. Un triangle a trois côtés, mais chaque côté n’est pas un triangle à lui tout seul ! Il ne peut donc pas y avoir de "troisième secret" proprement dit.
Il n’y a donc qu’un seul secret dont le sujet est le salut des pécheurs. C’est la raison principale de la venue de Notre-Dame à Fatima. Tout le message délivré à Fatima, aussi bien par l’Ange que par Notre-Dame, est pour nous demander de prier pour la conversion des pécheurs. Dans une lettre au père Thomas McGlynn, sœur Lucie dit : « La conversion des pécheurs, et le retour des âmes à Dieu. Cette idée a été répétée dans toutes les apparitions ; c’est pourquoi je considère que c’est l’essentiel du message ». Il est donc parfaitement logique que cette question soit également le sujet central du secret.
Effectivement, les deux premiers points dévoilés par sœur Lucie concernent le salut des pécheurs : l’enfer où vont ceux qui meurent en état de péché mortel, et la dévotion au Cœur Immaculé de Marie comme moyen voulu par Dieu pour éviter l’enfer et faire notre salut.
Et dans les lettres précédentes, nous avons vu que, même si sœur Lucie ne le nomme pas spécifiquement, le troisième point a pour objet les conséquences du péché ici-bas. Les trois points du secret concernent donc bien le salut des pécheurs : deux sont pour rappeler les conséquences du péché, le troisième pour nous donner un moyen de les éviter. Et pour traiter de ces trois points, Notre-Dame adopte un discours structuré en quatre étapes ou parties :
– La 1re traite de l’enfer et du moyen de l’éviter.
– La 2e traite parle de la deuxième guerre mondiale et du remède pour l’éviter : la consécration de la Russie et la communion réparatrice des premiers samedis du mois.
– La 3e traite de ce qui arrivera après la deuxième guerre mondiale. Dans cette 3e partie, il n’est pas indiqué de nouveau moyen, mais il est affirmé que le moyen précisé dans la partie précédente sera mis en œuvre et conduira à la paix dans le monde.
– De la 4e partie, le quatrième mémoire de sœur Lucie ne donne que la première phrase : « Au Portugal, se conservera toujours le dogme de la foi » ; le reste ne sera mis par écrit que deux ans plus tard et placé dans une enveloppe scellée remise en main propre à Mgr da Silva.
Il n’y a donc pas trois secrets, mais un secret contenant trois points développés en quatre étapes.
Malheureusement, en général, les experts n’ont pas adopté ce découpage. Pour la plupart d’entre eux, considérant plus la forme que le fond, le secret comporte trois parties qu’ils appellent secrets : le premier secret est la vision de l’enfer ; le second est constitué par les paroles de Notre-Dame révélées dans les troisième et quatrième mémoires ; enfin le troisième est constitué par la partie non révélée dans les mémoires et mise par écrit en janvier 1944, deux ans après la rédaction des troisième et quatrième mémoire, partie que sœur Lucie appelle : « la partie gardée cachée ».
Les experts ne sont d’ailleurs pas toujours d’accord entre eux sur le découpage. Certains vont jusqu’à modifier l’ordre de phrases, plaçant tout à la fin du secret, après "la partie gardée cachée", la phrase : « À la fin mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix. » Ceci est inacceptable, car sœur Lucie a toujours dit qu’elle avait donné les phrases de la Sainte Vierge dans l’ordre dans lequel elle les avait entendues. (Voir lettre de liaison n° 113)
L’inconvénient de ce découpage des experts est qu’il ne tient pas compte de ce qu’a dit sœur Lucie. En particulier, il amalgame les guerres et les persécutions avec la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Il en découle une certaine confusion.
Voici un schéma avec :
- en vert, la structure déduite de l’analyse que nous avons faite du secret et des propos de sœur Lucie,
- et en rouge, le découpage adopté par la plupart des experts.
Ce découpage généralement adopté par les experts (en rouge) ne permet pas de rendre visible la véritable structure du secret en trois points développés en quatre étapes ou parties. Il ne faut donc pas parler de "troisième secret", mais de "la partie gardée cachée" comme le faisait sœur Lucie. Aussi, à l’avenir, pour désigner la partie dévoilée en janvier 1944, nous la désignerons par la "quatrième partie", puisque cette partie gardée cachée est la quatrième.
En regroupant ce que nous avons appelé les 2e et 3e parties, il aurait été possible de découper le secret en trois parties au lieu de quatre, ce qui aurait eu l’avantage d’être plus près du découpage généralement adopté. Mais un découpage en trois parties ne rend pas compte de la véritable structure du discours de Notre-Dame alors qu’un découpage en quatre partie fait que chacune des trois premières parties, après avoir rappelé une conséquence du péché, se poursuit par une considération sur la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Il serait d’ailleurs assez logique que la quatrième partie ait également cette structure : conséquence du péché + moyen de l’éviter.
Ce découpage en quatre parties permet en outre de mettre en lumière une certaine chronologie dans les propos de Notre-Dame. La Sainte Vierge commence par parler de la conséquence générale du péché : l’enfer. Puis elle parle d’une conséquence qui va arriver dans un futur proche : la deuxième guerre mondiale. Elle parle ensuite d’une conséquence qui se produira après : l’expansion des erreurs de la Russie et les persécutions contre l’Église. Cet aspect chronologique est à prendre en compte pour l’interprétation de la quatrième partie qui pourrait ainsi survenir après les événements annoncés dans la troisième.
À ce stade de l’analyse, cette dernière supposition n’est qu’une hypothèse. Toutefois, sœur Lucie elle-même l’a suggérée. En effet, la voyante demanda que cette quatrième partie soit révélée au monde au plus tard en 1960 « parce que la Sainte Vierge le voulait ainsi », en donnant pour raison qu’alors elle paraîtra plus claire. En effet, en 1955, le cardinal Ottaviani était allé voir sœur Lucie et, douze ans plus tard, le 11 février 1967, au cours d’une allocution, il révéla :
J’ai demandé (en mai 1955) à Lucie pourquoi. Le pourquoi de cette date. Elle me répondit : « Parce qu’alors il apparaîtra plus clair » (piu chiaro). (...) « Alors, dit-elle, en 1960 il apparaîtra plus clair ».
Nous avons une confirmation indirecte de l’importance de cette date par l’attitude du cardinal Bertone qui, à partir de 2000, tenta de faire croire que la date avait été inventée par sœur Lucie et n’avait donc aucune réalité.
À la suite de l’entrevue qu’il eut avec elle le 27 avril 2000, il affirma que sœur Lucie lui avait confié : « Ça n'a pas été Notre-Dame, mais c'est moi qui ai mis la date de 1960, car, selon mon intuition, avant 1960, on n'aurait pas compris, on aurait compris seulement après. Maintenant on peut mieux comprendre. »
Dans le livre La dernière voyante de Fatima. Mes entretiens avec sœur Lucie paru le 10 mai 2007, il affirme :
J’ai demandé à sœur Lucie : « Est-ce la Vierge qui vous a suggéré cette date, qui vous a indiqué une échéance aussi précise ? » Elle m’a répondu : « C’est moi qui ai pris cette décision, parce que j’estimais que 1960 était une date très lointaine de la rédaction du "Secret" de 1944. La Vierge ne m’a rien dit à ce sujet. »
Quelques jours après, au cours de l’émission Porte-à-porte de la chaîne de télévision Rai Uno, le cardinal affirma :
Je lui ai demandé [à sœur Lucie] : « Est-ce vraiment la Sainte Vierge qui demanda que l’enveloppe ne soit pas ouverte avant 1960, ou est-ce vous qui avez mis cette date ? » Et sœur Lucie me répondit littéralement : « C’est moi qui ai mis cette date. » (…) « Je pensais que 1960 serait un terme suffisant pour autoriser l’ouverture de l’enveloppe. Et je pensais que peut-être je serais morte et que je ne serais plus impliquée par le secret. »
En même temps, le cardinal présenta deux enveloppes ayant soi-disant contenu la quatrième partie du secret et sur chacun d’elles figurait la mention suivante : « Par ordre exprès de Notre-Dame, cette enveloppe pourra seulement être ouverte en 1960 ... » Malgré les mentions figurant sur les deux enveloppes qu’il était en train de montrer, le cardinal affirma que sœur Lucie lui avait confié avoir inventé la date de 1960 ! (voir lettre de liaison n° 110) De plus, à chaque fois, la raison donnée par le cardinal est différente.
Quoi qu’il en soit, sœur Lucie a toujours affirmé que cette date avait été fixée par Notre-Dame elle-même. Par exemple, le 17 octobre 1946, le chanoine Barthas eut un entretien avec elle en présence de l’évêque de Leiria. Voici ce qu’il rapporte dans son livre paru en 1957, Fatima, merveille du XXe siècle :
« Quand est-ce que le troisième élément du secret nous sera dévoilé ? » Déjà en 1946, à cette question, Lucie et Monseigneur l’évêque de Leiria me répondirent uniformément, sans hésitation et sans commentaire : « En 1960 ». Et lorsque je poussais l’audace jusqu’à demander pourquoi il fallait attendre jusque-là, j’obtins pour toute réponse de l’un comme de l’autre : « Parce que la Sainte Vierge le veut ainsi ».
Ainsi, même l’évêque de Leiria, Mgr da Silva, affirme que la date de 1960 a été fixée par la Sainte Vierge. On est donc sûr que cette date a bien été donnée par Notre-Dame. Et la raison en est qu’à partir de cette date, le contenu de cette partie du secret apparaîtra clairement, c’est-à-dire que sa réalisation commencera à être visible.
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie
Yves de Lassus