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Neuvaine au Cœur Immaculé de Marie
Jésus veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé.
À qui embrassera cette dévotion, je promets le salut. (…)
Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu'à Dieu.
Notre-Dame à Lucie, le 13 juin 1917
2e jour : Le purgatoire
Invocation au Saint-Esprit
Commencer par invoquer le Saint-Esprit pour qu’Il nous aide à faire une bonne méditation :
Venez Esprit-Saint, emplissez le cœur de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, et il se fera une création nouvelle, et Vous renouvellerez la face de la terre.
Prions : Ô Dieu qui avez instruit le cœur de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même Esprit de comprendre et d’aimer ce qui est bien et de jouir sans cesse de ses divines consolations.
Aujourd'hui, 14 août, est la vigile de l'Assomption et la fête de saint Maximilien Kolbe, grand apôtre de l'Immaculée Conception. Demandons-lui de nous aider à devenir de fervents apôtres de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie.
Enseignement
Après avoir promis aux trois petits voyants d’aller au Ciel et leur avoir appris que leur ami Maria das Neves y était, sur une nouvelle question de Lucie qui demandait : « Et Amélia ? », Notre-Dame répondit : « Elle est au purgatoire jusqu'à la fin du monde. »
Cette réponse de la Sainte Vierge au sujet d'Amélia a fait couler beaucoup d’encre. Elle a souvent été omise ou remplacée par des circonlocutions vagues. Pourtant, elle est parfaitement authentique et figure bien dans les fac-similés des mémoires de sœur Lucie. Il est vrai que dans un premier temps, par égard pour la famille d'Amélia, Lucie dit seulement : « Elle est au purgatoire ». Mais le temps ayant passé, elle n’hésita pas à rapporter complètement les paroles de Notre-Dame dans ses mémoires. Et elle en confirma l’exactitude au père Jongen en 1946.
C’est une parole dure à entendre, mais elle est on ne peut plus claire. Et il n’y a aucune raison d’en édulcorer la signification : le sens littéral de « jusqu'à la fin du monde » est le seul possible.
L’enseignement de l’Église
Mais qu’est-ce que le purgatoire ? Le 17e concile œcuménique de Florence (1439-1445) en donne la définition suivante :
Si ceux qui se repentent véritablement meurent dans l'amour de Dieu avant d'avoir par des fruits dignes de leur repentir réparé leurs fautes commises par action ou par omission, leurs âmes sont purifiées après leur mort par des peines purgatoires.
Le 19e concile œcuménique de Trente (1545-1563) confirma l’enseignement du concile de Florence en condamnant la proposition suivante :
Si quelqu'un dit que, après avoir reçu la grâce de la justification, tout pécheur pénitent voit sa faute remise et sa condamnation à la peine éternelle annulée, en sorte que ne reste aucune condamnation à une peine temporelle à expier, ou dans ce monde ou dans le monde à venir au purgatoire, avant que ne puisse s'ouvrir l'entrée au royaume des cieux, qu'il soit anathème.
Et le Catéchisme de l’Église Catholique, aux n° 1030 et 1031, a repris intégralement cette définition :
Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel.L'Église appelle purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés.
L’existence du purgatoire est donc un enseignement constant de l’Église. Tous ceux qui meurent dans l'amitié avec Dieu mais sans être complètement purs et dignes du Paradis, connaissent cet état de douloureuse purification pour le temps nécessaire à ce but.
Une vérité divine
Dans ses premières pages, la Sainte Écriture nous parle de la coutume des Hébreux de prier pour les morts. Cela signifie donc qu'il existe un état des âmes défuntes qui n'est ni l'enfer, ni le paradis. Car les damnés et les bienheureux n'ont pas besoin de nos prières.
Plus expressément encore, la Bible nous parle des sacrifices pour les défunts, sacrifices qui étaient célébrés dans le Temple. À la mort d'Aaron, on offrit des sacrifices pendant trente jours (Dt 34, 8 ; Nb 20, 30). Et Judas Maccabée, après les batailles, recueillait de l'argent qu'il envoyait à Jérusalem pour offrir des sacrifices en faveur des soldats tombés au cours de la guerre, car disait-il : « C'est une chose sainte et salutaire de prier pour les défunts afin qu'ils soient purifiés de leurs péchés » (2M 12, 45), phrase lue à la messe des morts. De même, le prophète Malachie nous parle du Seigneur qui purifie avec le feu les âmes des fils de Lévi.
Dans le Nouveau Testament, Jésus fait plus d'une fois allusion au purgatoire. La plus claire référence est celle sur la nécessité de régler nos comptes avec notre ennemi, avant de tomber entre les mains du juge qui nous jettera en prison, et ne nous laissera sortir qu'après paiement de toute la dette « jusqu'au dernier centime ». (Mt 5, 25-26). Cette "prison", c'est clair, ne peut être l'enfer dont on ne sort jamais, mais le purgatoire, comme l'ont compris les Pères de l'Église.
Suivant très exactement l'enseignement de Jésus, saint Paul dit que celui qui fait des œuvres imparfaites se sauvera, mais en passant « par le feu » (1 Co 3, 15).
Et après saint Paul, nombreux sont les pères et les docteurs de l'Église à avoir enseigné la même chose, en particulier saint Augustin, saint Jean Chrysostome, saint Éphrem, saint Cyprien, saint Thomas d'Aquin, etc.
C’est pourquoi le magistère de l'Église nous présente la vérité du purgatoire comme étant un dogme de foi, c’est-à-dire qu’on ne peut pas se dire catholique si on ne croit pas à l’existence du purgatoire. Ainsi, le concile de Trente « prescrit aux évêques de tout faire pour que la saine doctrine du purgatoire, transmise par les saints Pères et les saints conciles, soit l'objet de la foi des fidèles, que ceux-ci la gardent, et qu'elle soit enseignée et proclamée en tous lieux ».
Une souffrance terrible
Au purgatoire nous sommes plus ou moins purifiés selon le mérite de chacun. Il nous est difficile d'imaginer la réalité de cette souffrance, tant elle est terrible. Saint Thomas d'Aquin dit : « La plus petite peine du purgatoire surpasse la plus grande peine que nous puissions connaître sur la terre » et encore : « Le même feu tourmentera les damnés en enfer et les justes au purgatoire ».
Car l'offense faite à Dieu est une chose très grave et grande est la réparation qu'exige sa justice. Pour cette raison, les saints veillaient à expier sur la terre le plus petit manquement, y compris les « paroles oiseuses » (Mt 12,36).
Pas de larmes, mais des prières
Les défunts n'ont pas besoin de nos larmes, mais de nos prières. Sainte Monique disait à ceux qui l'entouraient au moment de sa mort : « Priez pour moi ! Ne prenez pas soin de mon corps, mais seulement de mon âme. »
Encore moins ont-ils besoin de couronnes de fleurs ou de cortèges pour leur enterrement. Quelle tristesse de voir parfois, chez certains chrétiens, combien ils dépensent sans compter pour les cérémonies des funérailles et ne se préoccupent même pas de faire célébrer une seule messe ! Pourtant, le concile de Florence dit :
Pour qu'ils soient relevés de peines de cette sorte [les peines du purgatoire], leur sont utiles les suffrages des fidèles vivants, c'est-à-dire : offrandes de messes, prières et aumônes et autres œuvres de piété qui sont accomplies d'ordinaire par les fidèles pour d'autres fidèles, selon les prescriptions de l'Église.
Le concile de Trente a également confirmé cet enseignement : « Les âmes retenues au purgatoire sont aidées par les suffrages des fidèles, et surtout par le sacrifice de l'autel si agréable à Dieu. »
Si nous pouvions voir les souffrances des âmes du purgatoire, comme nous veillerions à les soulager en faisant célébrer la sainte messe, en communiant, en récitant le chapelet, en faisant pénitence !
Une nuit, saint Nicolas de Tolentino vit l'âme d'un confrère défunt, le frère Pélegrin d'Osimo, qui le priait de faire aussitôt célébrer une messe pour lui et pour les âmes du purgatoire. Le saint lui répondit qu'il ne le pouvait pas, car il devait attendre son tour pour célébrer. Alors le défunt conduisit saint Nicolas au purgatoire. À la vue des peines terribles que souffraient ces âmes, saint Nicolas s'effraya, alla aussitôt chez le père supérieur et le pria de l’autoriser à célébrer la messe pour le frère Pélegrin et pour les âmes du purgatoire. Ayant obtenu la permission, la célébration des messes fut le recours le plus puissant et le plus salutaire pour ces âmes souffrantes.
Un jour un religieux demanda à saint Padre Pio d'avoir, au cours de sa messe, un petit souvenir pour l'âme de son père. Le Padre Pio célébra la messe pour l'âme du père de ce religieux. Aussitôt après la messe, saint Padre Pio appela le frère et lui dit : « Ce matin, ton père est entré au paradis. » Le frère en fut heureux mais aussi stupéfait, et ne put s'empêcher de s'exclamer : « Mais, Père Pio, mon père est mort il y a trente ans. ». Saint Padre Pio répondit gravement : « Eh bien, mon fils, devant Dieu tout se paye ! »
On comprend dès lors toute l’importance de faire dire des messes pour les défunts, même pour ceux qui paraissent avoir eu une vie exemplaire. Car « l'Eucharistie remet l'homme en communion avec Dieu en le réconciliant avec Lui par le sang répandu pour la multitude en rémission des péchés ». (Mt 26, 28)
La Sainte Vierge nous libère du purgatoire
Saint Bernardin a appelé la Sainte Vierge la « plénipotentiaire » du purgatoire, parce qu'elle a obtenu de son Fils les grâces et le pouvoir de libérer du purgatoire toutes les âmes qu'elle veut, car Notre-Dame a été « associée plus intimement que tout autre au mystère de la souffrance rédemptrice ». Alors, aimer la Sainte Vierge et recourir à Elle pour obtenir le soulagement et la libération des âmes du purgatoire doit nous tenir à cœur si nous voulons offrir des prières et des intercessions efficaces. La sainte Vierge elle-même révéla au bienheureux Alain : « Je suis la Mère des âmes du purgatoire, et par mes prières les peines de ceux qui m'aiment sont allégées. »
Dans ce domaine, le chapelet est tout particulièrement efficace. Saint Alphonse de Liguori nous dit : « Si nous voulons aider les âmes du purgatoire, récitons le chapelet à leurs intentions. Cela leur sera d'un grand soulagement. » Une louable coutume fait ajouter aux cinq dizaines : une sixième en suffrage pour les âmes des défunts. Cette tradition, à laquelle la petite Bernadette Soubirous avait été initiée par sa pieuse famille, est si agréable au Ciel que Notre-Dame lui apparut à Lourdes avec en ses mains un chapelet à six dizaines. La récitation du chapelet est donc un véritable acte de charité envers les âmes du purgatoire.
Alors, n’omettons jamais de penser à elles en récitant notre chapelet quotidien, en demandant à notre Mère du Ciel d’intercéder pour qu'elles puissent le plus vite possible passer de cet état de peine à celui de la béatitude éternelle.
Moment de méditation
Méditons 5 minutes sur les paroles de Notre-Dame aux petits bergers de Fatima et représentons-nous les âmes au purgatoire.
Prière à la Sainte Vierge
- Réciter le chapelet (ou au moins une dizaine de chapelet) comme l’a demandé Notre-Dame à chacune de ses apparitions à Fatima. Demandons-lui les grâces nécessaires pour mener une vie conforme à la volonté divine afin d’éviter le purgatoire.
- Offrir les souffrances de la journée à venir pour la conversion des pécheurs.
- Terminer par les invocations suivantes :
- Cœur Immaculé de Marie, refuge des pécheurs, priez pour nous. (3 fois)
- Notre-Dame de Fatima, priez pour nous.
- Notre-Dame du Rosaire, priez pour nous.
- Saint François et sainte Jacinthe, priez pour nous.
- Sœur Lucie, intercédez pour nous.
Pour retrouver la méditation du 1er jour, cliquer ICI.