Samedi prochain, 1er mars 2025 : 1er samedi du mois
N’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.
Mystère à méditer |
4e mystère glorieux : L'Assomption de la Très Sainte Vierge au Ciel |
Blasphèmes à réparer |
Les offenses de ceux qui cherchent publiquement à inculquer dans le cœur des enfants l’indifférence, le mépris ou la haine à l’égard de Notre-Dame |
Lettre de liaison n° 171 (26 février 2025)
Après avoir reçu la révélation de la Sainte Vierge qu’elle était Notre-Dame du Rosaire, Lucie lui dit :
« J’ai beaucoup de choses à vous demander : de guérir plusieurs malades, de convertir quelques pécheurs, etc. »
La Sainte Vierge lui répondit : « Les uns, oui, les autres non. Il faut qu'ils se corrigent, qu’ils demandent pardon de leurs péchés. »
« Les uns oui, les autres non »
Lucie avait déjà formulé une demande analogue lors des deux précédentes apparitions et la Sainte Vierge y avait répondu de la même façon.
- 19 août : « Je voudrais vous demander la guérison de quelques malades. »
Réponse de Notre-Dame : « Oui, j’en guérirai quelques-uns dans l’année. » (Voir lettre de liaison n° 168)
- 13 septembre : « On m’a priée de vous demander beaucoup de choses : la guérison de plusieurs malades, d’un sourd muet. »
Réponse de Notre-Dame : « Oui, j’en guérirai quelques-uns. Les autres, non, parce que Jésus ne se fie pas en eux. » (Voir lettre de liaison n° 169)
Ainsi, à chaque fois, la réponse de la Sainte Vierge a été substantiellement la même : elle n’en guérira que quelques-uns. Pourquoi une telle réponse qui peut sembler manquer de charité ?
Le 19 août, Notre-Dame ne donne pas de raison. Le 13 septembre, elle donne une première raison : Notre-Seigneur n’a pas confiance en eux. Le 13 octobre, elle donne une deuxième raison : avant de pouvoir être guéris, les malades doivent demander pardon de leurs péchés et se corriger.
Ainsi la guérison du corps ne peut que suivre la guérison de l’âme. C’est une réalité peut-être difficile à accepter, mais les propos de Notre-Dame sont clairs et ne laissent place à aucune autre interprétation. Plusieurs fois dans l’Évangile, Jésus enseigne la même chose. Il ne guérit que ceux qui ont la foi, comme le paralytique ou l’aveugle de Jéricho. Et Il fustige ceux parmi les 10 lépreux qui ont été guéris mais ne sont pas revenus Le remercier.
Il en va de même pour nous. Si nous voulons obtenir de la Sainte Vierge les grâces dont nous avons tous besoin, nous devons commencer par nous confesser humblement et faire les efforts nécessaires pour corriger nos mauvaises habitudes. Et nous devons être persévérants dans cette attitude pour que Jésus ait confiance en nous.
« N’offensez pas davantage Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé »
Après avoir rappelé la nécessité de nous corriger de nos mauvais penchants, Notre-Dame ajouta : « N’offensez pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé ». Ce sont les toutes dernières paroles qu’elle prononça à la Cova da Iria. Étant les dernières, elles ont une importance particulière. Elles expriment la dernière volonté de Notre-Dame qui nous fait part d’une nécessité des plus urgentes. Et elles complètent ce qu’elle a dit juste avant : nous devons nous corriger et demander pardon pour nos péchés.
Une fois de plus, Notre-Dame montre que sa principale préoccupation, ce sont les péchés qui offensent tant son Fils. Toute l’essence du message du Fatima est de nous inciter à nous corriger de nos péchés et à prier et faire des sacrifices pour obtenir la conversion des pécheurs. Ce qui empêche Notre-Dame de nous accorder les grâces divines qu’elle est chargée de nous distribuer, ce sont les offenses que nous faisons à son divin Fils.
Cette demande de Notre-Dame se singularise, entre autres, par le ton. En effet, mises à part ses toutes premières paroles « N’ayez pas peur », le 13 mai, mais qui sont plus un encouragement qu’un reproche, c’est la seule fois où Notre-Dame emploie une forme négative : « N’offensez-pas davantage Dieu, Notre-Seigneur ».
Une fois, lors de la première apparition, elle fit une demande sous la forme interrogative : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? »
Sinon, toutes les autres demandes furent faites sous une forme affirmative : Récitez votre chapelet tous les jours, offrez des sacrifices pour la conversion des pécheurs, priez beaucoup, etc.
Cette injonction négative de Notre-Dame marque une volonté expresse. Dans son quatrième mémoire, sœur Lucie précise que Notre-Dame prononça ces paroles « en prenant un air plus triste ». Si nous la transgressons, cela aura des conséquences graves. Notre-Dame en a donné une le 13 juillet : « Si on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI commencera une autre guerre plus grande ».
De même, lors de l’apparition du 19 août, la Sainte Vierge avait pris le même air de tristesse en disant : « Beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles ». C’est pourquoi, les petits voyants furent très marqués par ces paroles.
Sur ces paroles du 13 octobre, dans son deuxième mémoire, Lucie fit le commentaire suivant :
Les paroles de cette apparition qui se gravèrent le plus dans mon cœur, furent la demande de notre Très Sainte Mère du Ciel : « N’offensez pas davantage Dieu Notre-Seigneur, qui est déjà trop offensé. »
Quelle plainte d’amour et quelle tendre supplication ! Qui me donnera de la faire résonner dans le monde entier pour que tous les enfants de la Mère du Ciel entendent le son de cette voix !
Consoler Notre-Seigneur
François en avait été particulièrement marqué. Voici un épisode rapporté par Lucie dans son quatrième mémoire qui montre combien il avait pris en compte cette parole de Notre-Dame :
Un jour, je lui demandai :
- François, qu’est-ce que tu aimes le mieux : consoler Notre-Seigneur ou convertir les pécheurs afin qu’il n’y ait plus d’âmes à aller en enfer ?
- J’aime mieux consoler Notre-Seigneur. Tu n’as pas remarqué combien Notre-Dame, le mois dernier, est devenue triste lorsqu’Elle nous a dit qu’il ne fallait plus offenser Dieu, Notre-Seigneur, car il est déjà trop offensé ? Je voudrais consoler Notre-Seigneur et, ensuite, convertir les pécheurs afin qu’ils ne l’offensent plus.
Il avait parfaitement compris qu’elles étaient l’écho des dernières paroles de l’Ange qui, lors de sa troisième apparition, leur avait demandé de consoler Notre-Seigneur :
Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu.
Mais qu’est-ce qui offense tant Notre-Seigneur ? L’Ange le précisa dans la prière qu’il enseigna aux petits voyants au cours de sa troisième apparition. Il leur demanda de « réparer les outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Jésus est offensé ».
Dans l’apparition précédente de l’été 1916, il avait également dit : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. », expression qui sera intégralement reprise le 13 mai de l’année suivante par Notre-Dame. Remarquons l’ordre de demandes : en premier lieu réparer les péchés qui offensent Notre-Seigneur, puis supplier pour la conversion des pécheurs. François avait bien retenu ce point !
Le péché
Ce qui offense Dieu, ce sont donc nos péchés qui sont un refus de Lui obéir pour obéir plutôt aux désirs de la chair, du démon et du monde. Le péché nous fait mépriser les commandements de Dieu et nous soumettre à nos instincts et nos passions. Il apporte le désordre, le déséquilibre, la ruine de l'homme et des choses, même si le pécheur croit trouver quelque bonté dans son action. Pour s’en convaincre, il suffit de penser au premier péché, celui d'Adam et d'Ève qui entraîna la ruine de l'humanité.
Et toute la Bible le montre. Pourquoi le Déluge ? À cause du péché. Pourquoi les villes de Sodome et de Gomorrhe furent-elles réduites en cendres ? À cause du péché. Pourquoi Tyr, Sidon, Corazine, Capharnaüm et Jérusalem furent-elles détruites ? À cause du péché. Pourquoi les guerres et les dévastations entre les peuples ? Pourquoi tant de familles divisées ? Pourquoi des hommes vont-ils en enfer ? À cause du péché, toujours à cause de lui. Des saints prenaient peur rien qu'à entendre le mot péché. Ils avaient bien raison.
Le péché mortel
La plus grande catastrophe qui puisse arriver à l'homme est de commettre un péché mortel. Aucun malheur n'est comparable au péché mortel. Bien plus, tout autre malheur lui serait préférable.
L’horreur des saints
Sainte Thérèse d'Avila disait que la vision d'une âme en état de péché mortel l'effrayait tellement qu'elle suppliait Dieu de la lui épargner.
Saint Padre Pio qualifiait de “Malheureux” celui qui s'accusait d'une faute mortelle.
Saint Cyprien n’hésita pas à dire :
Observe les dommages qu'occasionnent la grêle aux moissons, le tourbillon de vent aux arbres, la peste aux troupeaux et aux hommes, le vent et la tempête aux navires... Tout cela n'est qu'une pâle représentation des dommages que le péché porte à notre âme : il détruit tous les fruits des bonnes œuvres, corrompt nos facultés et guide l'homme vers une mort certaine.
Saint Dominique Savio disait : « La mort, mais pas le péché ».
La mort en effet n'est qu'un phénomène physique qui transforme le corps en cadavre. Le péché, lui, est une réalité spirituelle qui fait de l'âme un cadavre, tant que la grâce n'aura pas été retrouvée par le sacrement de pénitence. Un chrétien dont l'âme est morte, voilà la monstruosité du péché mortel.
Le prix du rachat
Le calvaire montre mieux que tout autre tableau l’horreur du péché par le prix qu’il a fallu mettre pour le racheter. Le péché a fait de Jésus l’homme des douleurs comme l’a prophétisé Isaïe ; il a coûté son très précieux sang. Quiconque commet un péché mortel « crucifie le Fils de Dieu dans son propre cœur » (He 6, 6).
Le péché mortel fait perdre à l'âme la vie surnaturelle. Il lui fait perdre les mérites et les vertus infuses ne laissant que la Foi et l'Espérance. Enfin, il lui enlève sa ressemblance avec le Christ et lui imprime l’image du démon.
Combien de chrétiens en état de péché mortel ne se rendent pas compte que leur âme est un cadavre et qu'ils ressemblent au démon ? Comment peuvent-ils croire qu'ils aiment Dieu et la Sainte Vierge si, par leur péché, ils prouvent qu’ils ne tiennent aucun compte des volontés divines ? Par-là, ce sont de véritables ennemis de Dieu comme dit saint Paul (Rom. I, 30) et transpercent le cœur de la Sainte Vierge comme le dit saint Luc (Lc II, 35).
Le péché véniel
Quant au péché véniel, bien que ses effets ne soient pas aussi désastreux que ceux du péché mortel, il offense aussi Dieu et cause des dommages à l'homme. Les saints ont toujours eu une grande horreur du péché véniel, car ils étaient animés d'un ardent amour pour Dieu.
Saint Thomas d'Aquin disait : « Plutôt mourir que de commettre un seul péché véniel ».
Sainte Gemma Galgani s'écriait : « Mille fois la mort plutôt que de commettre un seul péché véniel ».
Saint Jean Chrysostome disait qu'il craignait plus de faire une légère offense à Dieu que l'enfer lui-même.
Sainte Catherine de Sienne disait : « Je préfère aller en enfer sans péché plutôt que de me trouver au Ciel, marquée par le plus léger déplaisir fait à Dieu ».
Sainte Françoise de Chantal voulut un jour mettre de ses propres mains le cadavre d'un lépreux dans un cercueil. Quelqu'un essaya de l'en empêcher, par crainte de la contagion. Mais la sainte répondit d’un air décidé : « Je ne crains d'autre lèpre que le péché ».
Et nous qui, avec tant de légèreté, nous “salissons” peut-être chaque jour de fautes vénielles, que faisons-nous ? Nous veillons à éviter le moindre inconvénient physique comme un simple rhume, mais nous ne nous préoccupons pas des maux spirituels qui offensent Dieu et salissent notre âme : impatiences, mensonges, négligences...
Sauver les pécheurs de l'enfer en offrant toutes sortes de sacrifices fut pour Jacinthe une préoccupation constante. Avec ingéniosité, elle cherchait les sacrifices qu'elle pouvait offrir. Si elle rencontrait des pauvres dans la rue, elle leur donnait son casse-croûte et restait à jeun jusqu'au soir. Durant le mois d'août, elle avait parfois très soif, mais elle renonçait à boire. Quand son frère François cueillait des glands, elle lui demandait les plus amers, par renoncement. Un jour, elle eut un fort mal de tête et le coassement des grenouilles la gênait beaucoup, mais elle empêcha son frère de les chasser afin de faire un sacrifice supplémentaire.
Imitons Jacinthe et obéissons à notre Mère du Ciel qui nous demande de prier et faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs et ainsi leur épargner l'enfer.
N’oublions pas aussi que le péché qui conduit le plus d’âme en enfer est le péché de la chair, comme Jacinthe le confia un jour à sa mère : « Maman, (…) Notre-Dame a dit que le péché de la chair est celui qui conduit le plus d’âmes en enfer ». C’est donc un de ceux qui font souffrir plus particulièrement Notre-Seigneur puisqu’il conduit tant d’âmes en enfer.
Sœur Lucie écrivit également à l’évêque de Gurza :
Notre-Dame n’a pas parlé d’une espèce particulière de péché. Mais comment douter que le péché d’impureté ne soit l’un des principaux qui amena Notre-Dame à s’adresser à nous avec une telle amertume, lors de sa dernière apparition ?
Aussi, la première des choses à faire pour consoler Notre-Seigneur et ne plus L’offenser, c’est de respecter la loi morale qu’Il nous a donnée. Cette loi est précise et ne souffre pas d’exception. Il nous l’a donnée pour notre bien. De nos jours certains clercs voudraient nous faire croire que des pratiques unanimement condamnées depuis toujours par l’Église seraient maintenant acceptables suite à un approfondissement de ce qu’est la Miséricorde divine. Ainsi, ce que la doctrine interdirait en théorie serait en pratique acceptable dans différentes situations, l’Amour divin surpassant ces interdictions. N’en croyons rien et souvenons-nous des toutes dernières paroles de Notre-Dame qu’elle prononça avec tant de tristesse : « N’offensez pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé ». N’oublions pas non plus ce qu’elle dit le 13 juillet 1917 : « Si l’on continue à offenser Dieu », nous serons punis par la guerre.
Alors n’offensons plus Notre-Seigneur. Pour cela, ayons nous-même une conduite pure et chaste et offrons des sacrifices pour tous ceux qui ne respectent pas la loi morale établie par Dieu.
Centenaire de la demande de Notre-Dame sur la communion réparatrice des premiers samedis du mois
Dans la lettre de liaison n° 169, nous avions parlé du Jubilé 2025 des premiers samedis de Fatima, organisé par l’Alliance des premiers samedis de Fatima (antérieurement Salve Corda). Chaque premier samedi mois du mois de 2025, une messe est organisée dans un grand sanctuaire.
Le 4 janvier, elle a été célébrée à chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac à Paris.
Le 1er février, la messe a été célébrée à Maghdouché au Liban, au sud de Beyrouth, par Monseigneur Haddad, archevêque de Saida et Deir El Kamar. Vous trouverez un compte-rendu de cette très belle journée en cliquant sur le lien suivant : https://jubile2025-fatima.org/liban-la-paix-maintenue-pour-le-1er-samedi/
Samedi prochain, 1er mars, une messe sera célébrée à la basilique de Lorette, en Italie, où se trouve la Santa Casa, la Sainte Maison de Notre-Dame, transportée miraculeusement de Nazareth à Lorette à la fin du XIIIe siècle. Une messe sera aussi célébrée à Walsingham, le plus grand sanctuaire marial en Angleterre, qui fut au Moyen-Âge un des lieux de pèlerinage de la chrétienté les plus fréquentés.
Pour plus d’information sur ce jubilé, voici une présentation vidéo avec une très percutante intervention de Mgr Rey :
https://www.youtube.com/watch?v=JTjXJRKYQg0
Voici également l’adresse du nouveau site sur lequel sont données toutes les informations sur les prochains premiers samedis du mois : www.jubile2025-fatima.org
Pour fêter dignement ce centenaire et répondre aux demandes de Notre-Dame, n’omettons pas nous associer à ces manifestations en pratiquant nous-même, chaque premier samedi de cette année, là où nous serons, cette dévotion réparatrice.
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus