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L’Ange poursuit : « Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. » Cette demande est un des points essentiels du message de Fatima, peut-être même le plus important. (Voir lettres n° 3 et n° 7) Qu’y est-il dit ? Qu’il y a des gens qui ne plaisent pas à Dieu parce qu’ils ne L’adorent pas et ignorent les vertus théologales. Est-il situation plus triste ? L’Ange nous apprend que nous pouvons les sortir de cette situation en demandant pardon pour eux.
L’année suivante, Notre-Dame dira la même chose aux petits voyants avec des termes encore plus forts : « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs. Car beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles. » (Apparition du 19 août 1917, voir lettre de liaison n° 9). Phrase qu’il est possible de tourner positivement en disant : beaucoup d’âmes seront sauvées si des personnes prient et se sacrifient pour elles. C’est bien le sens de la prière de l’Ange. Et c’est aussi ce que Notre-Seigneur enseignera quelques années plus tard, le 25 février 1922, à sœur Josepha Ménendez : « Les pécheurs excitent la colère divine. Mais les âmes qui M’aiment, s’immolent et se consument comme victimes de réparation, attirent la Miséricorde de Dieu et voilà ce qui sauve le monde. »
Réparer par nos prières et nos sacrifices les fautes commises par les pécheurs, « voilà ce qui sauve le monde » ! Un tel acte de réparation est une très belle façon d’exercer la miséricorde envers celui qui est dans le péché. Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur la notion de miséricorde. Le christianisme n’exalte pas n’importe quelle forme de miséricorde. La miséricorde dont l’Évangile fait une béatitude (« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront Miséricorde » - Mat. V, 7) est autre chose qu’un simple attendrissement indifférencié sur la faute d’autrui, ou sur sa souffrance. La miséricorde évangélique s’adresse à la misère et non au péché. Il convient de faire la distinction.
En effet, il y a deux formes de mal dans le monde : le mal voulu et le mal subi. Le premier est le péché, le second la misère. Saint Thomas parle de mal de coulpe et de mal de peine. Il y a une différence capitale entre ces deux notions qui s’opposent complètement, car un même mal ne peut pas être, à la fois et sous le même rapport, volontaire et involontaire. Ces deux formes du mal entraînent donc deux réactions différentes :
- Le premier, le mal voulu ou péché, parce qu’il est volontaire et dans la mesure où il est volontaire, appelle la réprobation et l’indignation.
- Le second, le mal subi ou misère, parce qu’il est involontaire et uniquement dans la mesure où il est involontaire, appelle la compassion et la miséricorde.
Le péché s’oppose à la Miséricorde de Dieu. Loin de la provoquer, il provoque sa Justice. Mais dès que la volonté de faire le mal se retire, dès que le repentir s’installe, que le pécheur regrette sa conduite, il devient misère et alors objet de miséricorde. La plus belle illustration nous en est donnée par Notre-Seigneur Lui-même dans les paraboles, en particulier celle de l’enfant prodigue et celle du pharisien et du publicain.
Dans la pratique, un mal peut être à la fois en partie voulu et en partie subi. Car, dans l’homme, la faiblesse est beaucoup plus fréquente que la malice. Dès lors, nous devons présumer que la faute du pécheur est plus due à la faiblesse qu’à la malice, et nous devons avoir compassion du pécheur, non pas en tant que pécheur voulant le mal, mais en tant que misérable, subissant le mal, même si au départ il y a (ou il y a eu) volonté de sa part. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le parole de l’Ange : « Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »
Alors admirons la beauté de cette prière, méditons-la et aimons la faire monter souvent tout au long de la journée vers notre Créateur. Que ces mois qui nous rapprochent du centenaire soient pour tous une occasion de s’y exercer.
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus
Président de Cap Fatima 2017
Informations diverses
Lors de la messe de clôture de l’ostension de la sainte Tunique d’Argenteuil, le 10 avril dernier, le cardinal Sarah termina ainsi son sermon :
Chers frères et sœurs, nous sommes invités à considérer attentivement l’importance de la présence de Marie dans la vie de l’Église et dans notre existence personnelle.
Prions le Rosaire, l’Angélus, chaque jour, dans nos familles ou individuellement... Confions-nous à Elle, consacrons-nous à son Cœur Immaculé, et consacrons-lui nos familles, en particulier tous ces jeunes qui se préparent au mariage : nous sommes ses enfants bien-aimés ! Qu’Elle nous aide à être des témoins courageux de son Fils, des missionnaires intrépides de la Nouvelle Évangélisation pour que la Tunique sans couture du Christ puisse revêtir chaque homme assoiffé de vérité. Amen.
Suivons donc le conseil du cardinal. Continuons à être des apôtres de cette consécration : consacrons nos familles, nos écoles, proposons à notre curé de consacrer ou de renouveler la consécration de notre paroisse, etc.
Nous allons entrer dans le mois de mai, le "mois de Marie". Quelle plus belle occasion pour se consacrer pour ceux qui ne le sont pas encore ! Une consécration est prévue le 31 mai prochain (fête de Marie Reine dans le rit extraordinaire, fête de la Visitation dans le rit ordinaire) avec une préparation commençant le 1er mai.
Marie est à la fois reine des Anges et reine de la Paix. Elle est donc doublement la reine de l’Ange de la Paix qu’elle nous a envoyé il y a cent ans pour nous préparer au message qu’elle délivrera l’année suivante : Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Alors n’attendons pas et consacrons-nous dès maintenant à son Cœur Immaculé.
Samedi prochain est le premier samedi du mois. N’oublions pas la communion réparatrice ce jour-là. Pour nous aider à faire la méditation de 15 minutes demandée par Notre-Dame sur les mystères du rosaire, des méditations rédigées par l’abbé Delagneau ont été mises sur le site avec son aimable autorisation.
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