Liste & thèmes des lettres de liaison
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Lettre de liaison n° 79 (1er août 2018)
Chers amis,
Depuis trois ans que la lettre de liaison a été lancée, les points les plus importants du message de Fatima ont été présentés. (Une table analytique de tous les sujets abordés - avec des liens vers les lettres de liaison ou fiches où traitant le sujet -, a été mise sur le site.)
Toutes paroles de l’Ange et de Notre-Dame ont été commentées et tous ensemble, nous avons essayé, chacun selon nos possibilités, de contribuer à l’établissement dans le monde de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie en satisfaisant avec le plus de ferveur aux cinq pratiques demandées par notre Mère du Ciel.
Il reste pourtant certaines demandes de Notre-Dame qui ne sont toujours pas satisfaites cent ans après les apparitions, en particulier la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie. (Voir les lettres de liaison n° 39, n° 40 et n° 41.) Bien que cette consécration ne dépende pas directement de nous, nous avons malgré tout essayé d’œuvrer en envoyant une lettre de soutien au cardinal Burke. (Voir lettre de liaison n° 52). C’est un sujet douloureux qui divise les catholiques. Nous avons l’exemple d’une communauté religieuse qui a cessé toute participation avec un organisme catholique, simplement parce qu’il avait émis un doute sur la validité de la consécration faite par Jean-Paul II le 25 mars 1984. Pourtant plusieurs prélats ont émis des doutes sur cette consécration. (Voir par exemple les propos du cardinal Cordes dans la lettre de liaison n° 52). Un élément nouveau vient d’être apporté à cette question. Il s’agit d’un entretien qu’eut un journaliste espagnol, José Maria Zavala, avec don Gabriel Amorth le 25 octobre 2011. (Don Amorth, décédé le 16 septembre 2016, a été exorciste du diocèse de Rome de 1986 à 2016.) Une partie de cet entretien a été révélée le 18 mars 2017 par le quotidien espagnol La Razon, à l’occasion de la présentation du dernier livre de JM Zavala, Le secret le mieux gardé de Fatima. Voici une partie du dialogue entre don Amorth (Don A) et José-Maria Zavala (JM Z) :
JM Z : Croyez-vous que l’Église a rempli les conditions exigées par la Vierge pour que la consécration à son Cœur immaculé soit valide ?
Don A [agacé] : Consécration ? Quelle consécration...?
JM Z : Celle effectuée par Jean-Paul II, le 25 mars 1984.
Don A : Cette consécration n'a pas eu lieu. J’ai été témoin de l’acte. J’étais sur la place Saint Pierre ce dimanche-là dans l’après-midi, très près du Pape, si près que je pouvais presque le toucher.
JM Z : Que me dites-vous là ?
Don A : Ce que vous entendez.
JM Z : Et pourquoi affirmez-vous d’une façon aussi tranchée que la consécration n’a pas existé ?
Don A : Très simple : Jean Paul II voulait mentionner expressément la Russie, mais finalement il ne l’a pas fait.
JM Z : Qu’est-ce qui l’en a empêché ?
Don A : Ou plutôt : qui l’en a empêché ? Et je vous réponds : des membres de sa suite.
JM Z : Ne me dites pas que le politiquement correct a eu plus de pouvoir aussi à ce moment-là que la volonté même exprimée par la Vierge…
Don A [acquiesçant, impuissant, de la tête] : Les représentants de l’église orthodoxe, présents lors de l’acte, ne devaient en aucune façon entendre la Russie mentionnée expressément ; dans le cas contraire, on craignait une réaction immédiate et aux conséquences imprévisibles pour le Vatican du côté des autorités soviétiques.
JM Z : Lâcheté ?
Don A : Pourquoi la déguiser en prudence ?
JM Z : S’il n’a pas prononcé le nom de la Russie, qu’a fait le pape alors ?
Don A : Tourner autour du pot : « Oui, mais non… ». En fait, dans le texte imprimé, la consécration la Russie figurait expressément, mais à la dernière heure les pressions diplomatiques ont produit un effet. Jean-Paul II prétendait dire bien fort ce mot durant l’acte, mais finalement, comme je vous l’ai dit, ils l’en ont empêché. C’est ainsi qu’il a dû se contenter de dire : « ces nations, en particulier celles ayant besoin de cette consécration ».
JM Z : Une circonlocution regrettable pour donner à penser que la Russie figurait parmi « ces nations », mais sans la citer, comme le demandait la Vierge.
Don A : Exact. C’est pour cela même que j’insiste pour vous dire que cette consécration s’en est trouvée invalide.
JM Z : Mais la sœur Lucie elle-même a dit que, bien qu’en excluant la mention de la Russie, le Ciel l’avait acceptée finalement parce que cela a été fait avec l’assentiment de tous les évêques du monde.
Don A [surpris, les yeux exorbités] : Lucie a dit cela… ?
JM Z : Bon, c’est le cardinal Tarsicio Bertone qui l’a dit en 2000, en s’appuyant sur une lettre de Lucie datée de novembre 1989, dans laquelle elle déclarait que le Ciel avait admis la consécration bien qu’une des conditions les plus importantes ait été négligée.
Don A [comme s’il était en train de faire un interrogatoire de police à la recherche d’une preuve décisive] : Avez-vous vu cette lettre ?
JM Z : Jamais, non.
Don A : Et je crois que vous ne la verrez jamais, parce que je suis convaincu que Lucie ne l’a pas écrite.
JM Z : Comment en êtes-vous aussi sûr ?
Don A : Pourquoi Bertone ne l’a-t-il pas montrée quand il devait le faire, en révélant le troisième secret ? Une simple photocopie du manuscrit, incluse dans le dossier officiel du Vatican, aurait suffi pour dissiper tout doute. Si le Vatican a toujours été scrupuleux en apportant les preuves documentaires qui authentifiaient les dires de Lucie sur des faits mineurs, pour quelle raison a-t-il alors lésiné sur l’unique preuve documentaire qui, d’après Bertone, validait un fait d’une telle transcendance comme l’était sans aucun doute la consécration effectuée par Jean-Paul II ?
JM Z : C’est bizarre, je l’admets.
Don A [La voix de don Amorth a le son des feuilles sèches] : Vraiment, vous croyez que Lucie a attendu cinq ans pour mettre par écrit que la consécration avait été réellement acceptée ? Et que Bertone a attendu dix-sept ans, pas moins, pour annoncer la validité de quelque chose d’aussi crucial que la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie ?
JM Z : Tout cela est vraiment très étrange.
Don A : En outre, si la consécration du monde au Cœur Immaculée de Marie effectuée par Pie XII en 1942 n’a été acceptée qu’en partie - Jésus a dit alors qu’en conséquence la guerre ne serait que raccourcie au lieu de se terminer immédiatement -, pourquoi cela allait-il changer désormais avec Jean-Paul II si, à cette occasion également, la Russie n’était pas mentionnée ?
JM Z : Ce serait une incongruité, effectivement…
Ces propos de don Amorth sont graves, car ils mettent en cause des personnes haut placées dans la hiérarchie de l’Église. Pourtant, étant donné la personnalité de leur auteur, il est difficile de ne pas leur accorder crédit. De plus, don Amorth n’est pas le seul à penser ainsi : le cardinal Burke, le cardinal Cordes et Mgr Schneider ont tenu des propos similaires (voir lettre de liaison n° 52).
Cette consécration de la Russie ne dépendant que de la volonté du pape, mis à part prier, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Mais, au moins, suivons la deuxième demande de Notre-Dame associée à cette consécration : « Pour l’empêcher, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé ET la communion réparatrice des premiers samedis du mois. » Notre-Dame est effectivement venue demandé la communion réparatrice des premiers samedis du mois en 1925, le 10 décembre, puis la consécration de la Russie en 1929, le 13 juin. L’ordre est important : Notre-Dame a demandé la communion réparatrice trois ans et demi avant la consécration. Cet ordre n’est sûrement pas sans signification. Alors samedi, faisons tous, avec une grande ferveur, notre communion réparatrice.
Ensuite consacrons nos personnes et faisons consacrer nos paroisses, nos écoles, nos communes, nos diocèses, car le père Alonso disait : « La consécration de la Russie n'arrivera que comme le fruit de la consécration généralisée et intense de tous les membres et de toutes les collectivités de l'Église. »
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus
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