Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Notre-Dame, le 13 juillet 1917

Samedi prochain, 5 octobre 2024 : 1er samedi du mois

N’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.

 Mystère à méditer

 4e mystère douloureux : Le portement de croix
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 Méditation proposée par Salve Corda : cliquer ICI

 Blasphèmes à réparer

 Les offenses de ceux qui cherchent publiquement à inculquer dans le cœur des enfants l’indifférence, le mépris ou la haine à l’égard de Notre-Dame

Lettre de liaison n° 166 (2 octobre 2024)

L’ “apparition” du 13 août

Le 13 août 1917, une foule d’environ 18 000 personnes se rassembla à la Cova da Iria, soit 13 000 de plus que le mois précédent. En effet, dans les trois apparitions précédentes, Notre-Dame avait dit qu’elle viendrait le 13 de chaque mois, jusqu’au mois d’octobre inclus. Ce jour-là, tout le monde attendit patiemment jusqu’à l’heure des apparitions, s’inquiétant de ne pas voir les voyants. Car l’administrateur franc-maçon de Vila Nova de Ourem était venu le matin pour interroger les enfants et, après l’interrogatoire, il les fit monter dans sa voiture, soi-disant pour les conduire sur le lieu de l’apparition ; mais au lieu d’y aller, il les emmena à Vila Nova de Ourem où il les enferma dans la prison.

La foule commençait à montrer un fort mécontentement, certains menaçant d’aller chez l’administrateur pour libérer les enfants, lorsqu’un coup de tonnerre se fit entendre, suivi quelques instants après d’un éclair, bien visible malgré le temps clair et ensoleillé. Puis tous virent un petit nuage blanc descendre du ciel, se poser sur le chêne vert, y rester quelques minutes et remonter vers le ciel.

Toutes les personnes présentes entendirent le coup de tonnerre et virent l’éclair alors que les petits voyants étaient emprisonnés à plus de 10 km de là, ce qui augmenta d’autant plus leur foi dans les apparitions comme le nota le curé de Fatima, l’abbé Ferreira, qui écrivit à l’époque :

Au dire de milliers de témoins, l’absence des enfants n’a pas empêché la Reine des anges de manifester son pouvoir. Tous ces gens attestent des faits extraordinaires et des phénomènes qui ont enraciné plus profondément leur croyance.

Il n’y avait donc aucun stimulant psychologique pour pousser les personnes présentes à voir, ce d’autant plus que nombre d’entre elles étaient venues pour se moquer de l'Église, persuadées qu’il ne se passerait rien. Par comparaison, au cours de l’apparition suivante le 13 septembre, un tiers de 30 000 témoins ne vit rien alors que les petits voyants étaient là. De toutes les façons, le seul fait d’un coup de tonnerre entendu en même temps par 18 000 personnes élimine catégoriquement l’hypothèse d’une hallucination collective.

C’est la seule apparition dans l’histoire de l’Église qui eut lieu devant 18 000 témoins sans les voyants. Il y a là un message de la Sainte Vierge. Par ces manifestations, elle montre à tous qu’elle a tenu sa promesse de venir le 13 de chaque mois. Elle montre aussi que les petits voyants n’ont pas menti. C’est même une de preuves les plus fortes de l’authenticité des apparitions et du fait que les petits voyants n’ont pas menti. Cette manifestation de Notre-Dame aux 18 000 personnes venues le 13 août signifie également que le message ne s’adresse pas qu’aux trois petits voyants : il concerne toutes les personnes présentes et, à travers elles, toute l’Église. Simplement, le contenu du message n’est adressé qu’aux trois petits voyants qui auront pour mission de le transmettre à la hiérarchie de l’Église, qui, à son tour, aura la charge de le transmettre à toute l’Église. Cette “apparition” du 13 août est donc non seulement une marque d’authenticité exceptionnelle, mais aussi une indication de l’universalité du message.

La récitation du chapelet

Après avoir tenté pendant trois jours, sans succès, de leur faire dire le secret, l’administrateur de Vila Nova de Ourem libéra les enfants. Et encore trois jours plus tard, c’est-à-dire le 19 août, alors qu’ils se trouvaient dans un lieu appelé les Valinhos, Notre-Dame leur apparut et leur dit : « Je veux que vous continuiez à aller à la Cova da Iria le 13, que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours. »

Pour la quatrième fois, Notre-Dame demande la récitation quotidienne du chapelet. Et elle le fait cette fois-ci sur le mode d’un ordre formel : « Je veux que vous continuiez … » (« Quero que continueis … »)

Cette insistance de Notre-Dame non seulement marque l’importance qu’elle attache à cette récitation, mais aussi doit nous aider à surmonter les réticences que nous pouvons avoir à le faire. Un manque d’attirance pour le chapelet n’est pas nécessairement une marque de tiédeur : certains saints ne se sentaient pas attirés par le chapelet. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus disait : « J'ai beau m'efforcer de méditer les mystères du Rosaire, je n'arrive pas à fixer mon esprit... Maintenant, je me désole moins ; je pense que, la reine des Cieux étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et qu'elle s'en contente... » La plus grande sainte des temps moderne avait donc du mal à réciter le chapelet. Aussi, nous qui ne sommes pas saints, combien est-il naturel d’éprouver parfois une certaine réticence à le réciter.
Malheureusement cette réticence est souvent entretenue par des clercs qui, soit négligent de prêcher sur le chapelet, soit dissuadent même de le réciter, le trouvant répétitif, ennuyeux, vieillot, … Nous n’allons pas répondre à tous ces reproches, car nombreux sont ceux qui y ont déjà répondu avec talent. Considérons simplement un point : de tels reproches devraient être adressés à Notre-Dame elle-même. Car pourquoi a-t-elle toujours tant insisté sur la récitation du chapelet ? Pourquoi est-elle apparue si souvent avec un chapelet dans les mains comme à Lourdes, à Beauraing ou à Banneux ? Critiquer le chapelet revient à affirmer, au moins implicitement, que la Sainte Vierge s’est trompée, et avec elle de très nombreuses autorités dans l’Église ! C’est tout de même un peu difficile à croire. Léon XIII fit plus de dix encycliques sur le rosaire. Saint Pie X, dans son testament, n’hésita pas à écrire :

Si vous voulez que la paix règne dans vos familles et dans votre patrie, récitez tous les jours le chapelet avec les vôtres : le Rosaire est le parfait résumé de l’Évangile et il donne la paix à tous ceux qui le récitent… Aimez le Rosaire, récitez-le tous les jours.

Une telle affirmation dans un texte aussi important qu’un testament, et qui plus est le testament d’un pape canonisé, marque une importance exceptionnelle. Il est d’ailleurs extraordinaire de voir la ressemblance entre ces propos de saint Pie X et ceux de Notre-Dame à Fatima, comme si la Sainte Vierge avait voulu confirmer les propos du saint pape.

Plus près de nous, le père Gabriele Amorth, exorciste du diocèse de Rome, dans l’introduction de son dernier livre Il mio rosario, n’a pas hésité à écrire : « Je pense que le Rosaire est la prière la plus puissante », ajoutant : « Ce livre est dédié au Cœur Immaculé de Marie duquel dépend l’avenir de notre monde. » Il révéla que la source de sa force intérieure, il la trouvait dans la récitation quotidienne du chapelet, prière qui l’a soutenu dans son combat quotidien contre les manifestations du démon auxquelles il fut confronté durant de longues années.

Voici également ce que dit saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dans Le secret admirable du très saint Rosaire (25e rose) :

Conservez la pratique du saint Rosaire, car jamais une âme qui dit son Rosaire tous les jours ne sera formellement hérétique ni trompée par le démon ; c’est une proposition que je signerais de mon sang.

Malgré cela, au Portugal, des théologiens menèrent une campagne contre le chapelet. Sœur Lucie réagit vigoureusement dans plusieurs lettres contre ces attaques injustes. Nous avons cité une de ces lettres dans la lettre de liaison n° 154. En voici une autre qu’elle écrivit le 26 novembre 1970 au père Pasquale :

Très Révérend Père,

J’ai été très contente d’apprendre quel était votre nouvel apostolat. Je crois que c’est là le fruit d’une grande inspiration qui vient à la rencontre, me semble-t-il, de ce dont notre époque a le plus grand besoin. La décadence du monde est sans nul doute l’effet du manque d’esprit de prière. Ce fut en prévision de cette désorientation que la Vierge a recommandé avec tant d’insistance la récitation du chapelet. C’est parce que la prière du Rosaire est, après la sainte Messe, la plus apte à conserver et à augmenter la foi dans les âmes, que le démon a déchaîné contre lui la guerre que l’on sait. Et nous voyons, hélas ! les ruines lamentables qu’il a provoquées.

Aussi devons-nous travailler sans relâche pour établir et augmenter l’esprit de prière puisque c’est l’oraison qui nous rapproche de Dieu. C’est dans cette rencontre que Dieu accorde ses grâces, qu’il nous donne lumière et force pour vaincre les tentations et les difficultés et que se résolvent bien des problèmes dont nous ne trouvions pas la solution.

Comme, hélas ! rares sont les personnes qui assistent chaque jour à la Messe et se nourrissent du Pain eucharistique, la prière du Rosaire devient indispensable pour les âmes. Car, si elles ne récitent pas le chapelet, quelle prière feront-elles? Et, sans la prière, qui se sauvera ?

Mais même pour ceux qui vont à la Messe chaque jour, la récitation quotidienne du chapelet est une nécessité pour conserver la Foi, l’Espérance et la Charité. Le chapelet est le fondement de la sainte Liturgie parce qu’il rappelle aux âmes les principaux mystères de notre Rédemption.

Le Rosaire nous met d’abord en contact avec la très Sainte Trinité. En effet, nous le commençons en disant : « Seigneur, venez à mon secours ! Hâtez-vous de me secourir ! Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. » Ensuite, nous récitons le Gloria après chaque dizaine d’Ave pour louer la très Sainte Trinité. N’est-ce pas le Père qui inspira cette louange aux Anges qu’Il envoya chanter près de son Fils à peine né et fait homme ? Je crois que c’est la raison pour laquelle nous pouvons appeler le Rosaire une prière trinitaire plus qu’une prière mariale. Après le Gloria, nous récitons le Pater, prière qui s’adresse au Père et qui nous a été enseignée par Jésus : elle n’est qu’une louange et une supplication adressée à Dieu. Et Jésus-Christ ne nous a pas dit qu’avec le temps elle vieillirait et qu’il faudrait en trouver une autre. Il a dit : « Vous prierez ainsi : "Notre Père qui êtes aux Cieux." » (Mt 6, 9-13)

L’Ave Maria aussi est une prière adressée à Dieu, et on y trouve la première révélation du mystère de la Sainte Trinité, faite par Lui aux hommes.

L’Ange envoyé par le Seigneur pour annoncer à Marie l’Incarnation du Verbe, la salue avec des paroles dictées par le Père : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. » C’est-à-dire : « Vous êtes le Temple où Dieu réside. » Et l’Ange ajouta : « L’Esprit-Saint descendra sur vous et la Puissance du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’Être Saint qui naîtra de vous sera appelé Fils de Dieu. » (Lc 1, 28-35).

Nous avons ici le premier temple vivant où réside la Sainte Trinité, et la première révélation de ce mystère aux hommes : le Père la couvre de son ombre ; le Saint-Esprit descend sur Elle ; et le Fils de Dieu s’y fait homme. De la sorte, Marie fut le premier tabernacle vivant où le Père enferma son Fils, le Verbe fait chair ; son Cœur Immaculé fut le premier ostensoir pour l’accueillir ; dans son Cœur Immaculé et dans ses veines a circulé le premier sang du Dieu fait homme ; le sein et les bras de cette Vierge furent le premier autel sur lequel Dieu présenta son Fils à nos adorations : c’est là que les anges, les pasteurs et les mages l’adorèrent.

Si nous voyons dans l’Ave Maria toute la beauté de sa véritable signification, il sera pour nous vraiment plus qu’une simple prière mariale, une oraison trinitaire et eucharistique. Je ne sais si l’on peut trouver des prières plus sublimes, plus appropriées et plus agréables à Dieu, à réciter devant le Saint-Sacrement.

Mais voyons le reste de cette prière. Le texte sacré nous dit : « Élisabeth, remplie du Saint-Esprit et élevant la voix, s’exclama : “Vous êtes bénie entre les femmes et le fruit de votre sein est béni.” » (Lc 1,41-42) C’est donc le Saint-Esprit qui nous dicta ces paroles par la bouche d’Élisabeth. Cette salutation elle-même est une louange à l’adresse de Dieu : « Vous êtes bénie entre les femmes parce que le Fruit de votre sein est béni. » Même la supplication que la Sainte Église y a ajoutée, sûrement mue par le Saint-Esprit, s’adresse à Dieu : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. »

Tout est dirigé vers Dieu, grâce à l’union de Marie avec Dieu : « Parce que vous êtes la Mère de Dieu, Temple vivant de Dieu, Tabernacle vivant du Verbe fait chair, priez pour nous pauvres pécheurs. »

Nos frères protestants s’arrêtent aux mots de saint Paul disant : « Il y a un seul Médiateur auprès du Père. » Ils ne tiennent pas compte du fait que ce même Apôtre reconnaît qu’il est utile de prier les uns pour les autres. Et Marie, qui est la Mère de Dieu, ne pourrait pas prier pour nous ?

Nous devons défendre les âmes contre les erreurs qui les égareraient hors du bon chemin. Moi, je ne peux rien faire d’autre que vous aider de mes pauvres et humbles prières et sacrifices. Mais vous, Père Umberto, vous avez devant vous un champ beaucoup plus étendu pour développer votre apostolat. Et nous ne devons pas nous reposer ni laisser, comme dit Notre-Seigneur, les fils des ténèbres être plus habiles que les fils de la lumière.

Ici, au Portugal, des jeunes se sont mis à organiser une campagne de prière avec le Rosaire, pour rétablir la pratique de cette dévotion dans les âmes et dans les familles, en groupes ou individuellement, parmi les diverses populations.

À cette fin, ils recrutent le plus grand nombre de familles possible qui s’engagent à réciter le Rosaire tous les jours. Parfois, comme le dimanche et les jours de fêtes, ils forment des groupes et s’en vont sur les routes, disant le chapelet à haute voix et chantant des cantiques, jusqu’à l’église ou la chapelle choisie pour terminer leur prière. S’ils ont un prêtre, ils terminent par la bénédiction du Saint-Sacrement ou la sainte Messe ; sinon, par la visite au Saint-Sacrement. S’il n’y a pas le Saint-Sacrement, ils concluent par une louange à la Sainte Vierge.

Ces jeunes ont trouvé les gens pleins d’enthousiasme. Je crois que, présentement, c’est le meilleur apostolat pour conserver et augmenter la foi.

En Argentine, s’est fondé récemment un institut séculier, l’association Notre-Dame de Fatima, dont le but est cet apostolat. On se rassemble sur les places et on récite le Rosaire avec le peuple ; de grandes foules, dit-on. On va aussi le réciter dans les hôpitaux, dans les prisons. On raconte que tous prient avec une ferveur incroyable. Les évêques en sont si contents, que le Saint-Siège a permis aux fondatrices de venir m’en parler.

Je vous dis ces choses pour que vous voyiez les fruits que peut produire le Rosaire. Je crois qu’avec les moyens que Dieu vous a mis entre les mains vous pouvez en faire autant et même plus. Le Rosaire est l’arme la plus puissante pour nous défendre sur le champ de bataille.

Je prie pour vous, pour que le Seigneur vous donne encore assez de vie, assez de force et de courage pour mener à terme et avec succès cet apostolat.

Toujours reconnaissante et en union de prières.
Sœur Lucie, i. c. d.

 P. S. : Ce que je vous ai raconté vise aussi à conserver la foi du peuple de Dieu en la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie. C’est pour cela que l’on conclut la récitation du Rosaire dans une église par la bénédiction du Saint-Sacrement, par la Messe, ou simplement, faute de prêtre, par une visite au Saint-Sacrement.

Cette lettre a été écrite par une personne qui a vu la Sainte Vierge et lui a parlé. Alors, oublions toutes les critiques injustifiées à l’encontre du chapelet et répondons à la demande si insistante de Notre-Dame en le récitant tous les jours, et en nous efforçant de suivre les recommandations que sœur Lucie confia au père Pasquale.

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie
Yves de Lassus

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