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Il est clair que, dans les visions de Lourdes, Fatima, etc., il ne s'agit pas de la perception normale extérieure des sens : les images et les figures qui sont vues ne se trouvent pas extérieurement dans l'espace, comme s'y trouve par exemple un arbre ou une maison. (...). Il s'agit de vrais "objets" qui touchent l'âme, bien qu'ils n'appartiennent pas à notre monde sensible habituel.
Et à propos de la troisième partie du secret révélé ce jour-là, le Commentaire affirme :
La conclusion du "secret" rappelle des images que sœur Lucie peut avoir vues dans des livres de piété et dont le contenu provient d'anciennes intuitions de foi.
Ainsi, pour le Vatican, à Fatima, les petits voyants de Fatima n’ont eu qu’une vision intérieure. En conséquence, il n’y a pas réellement eu de paroles prononcées par Notre-Dame. (Pourtant, les plus proches témoins entendaient parfaitement le murmure d’une voie répondant aux questions de Lucie.) Et, sans le dire explicitement, le Commentaire en tire la conclusion que sœur Lucie a inventé le secret à partir de ce qu’elle a lu ou de ce que ses parents lui ont appris. C’est aussi ce que Monseigneur Ré, assesseur et troisième personnage de la Secrétairerie d’État, confia un jour à l’abbé Caillon :
Si nous étions sûrs que c’est vraiment la Sainte Vierge qui demande que les évêques du monde entier s’unissent au pape pour consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie, nous le ferions. Mais ce n’est pas clair. Nous avons nos archives nous aussi.
De plus, le seul et unique spécialiste de Fatima mentionné par le Commentaire, à l’exclusion des meilleurs experts de Fatima comme le père Alonso, le chanoine Barthas, le chanoine Formigâo, etc., est le père Dhanis, qualifié de « théologien flamand éminent connaisseur de cette question » bien qu’il ait toujours refusé de rencontrer sœur Lucie et de lire l’ensemble des documents sur Fatima. Or, dans un article cité en référence par le Commentaire (Regard sur Fatima, bilan d’une discussion), le père Dhanis affirme : « Une approbation ecclésiastique [sur des apparitions] (…) ne garantit pas expressément la réalité de la communication céleste. »
Sur Fatima, la thèse du père Dhanis peut se résumer ainsi : les apparitions de 1917 sont probablement authentiques, mais le message diffusé par la suite est une invention de sœur Lucie. Pour lui, dans le message, seuls sont vrais l’appel à la prière et à la pénitence ; tout le reste n’est qu’imagination d’enfant. Voici quelques-unes de ses conclusions tirées d’articles parus autour des années 1950 dans les revues Streven et Nouvelle Revue Théologique.
Sur les apparitions de l’Ange :
On n’ose pas écarter absolument l’hypothèse d’un récit dû pour une grande part à l’imagination et on se sent porté à ne pas prendre position.
Sur la vision de l’enfer :
Les voyants ont reçu une connaissance très intense de l’horreur des péchés et de la damnation et cette connaissance a évoqué petit à petit une vision dans leur imagination.
Sur les mémoires de sœur Lucie en général :
Il n’est pas facile de préciser le crédit qu’il y a lieu d’accorder aux rapports de sœur Lucie. Sans mettre en doute sa sincérité, non plus que le jugement sain dont elle fait preuve dans la vie quotidienne, on peut juger prudent de ne s’appuyer qu’avec circonspection sur ses écrits. (…) Une personne peut être sincère et faire preuve d’un jugement sain dans la vie quotidienne, mais avoir une propension à la fabulation inconsciente dans un certain secteur ou, en tout cas, rapporter avec des enrichissements et des modifications appréciables des souvenirs vieux de vingt ans. (...)
Certains esprits inventent des histoires et se persuadent eux-mêmes qu’elles sont vraiment arrivées. Dans leur imagination, ils sont de bonne foi. (…)
Au cours des années, certains événements extérieurs et certaines expériences spirituelles de Lucie ont enrichi le contenu original du secret.
Sœur Lucie est bien sûr d’un avis totalement opposé : elle est sûre d’avoir vu réellement la Sainte Vierge. En 1924, lors de la commission d’enquête canonique, elle affirma : « J’ai la certitude que je l’ai vue et que je ne me suis pas trompée. Même si l’on me tuait, personne ne me ferait dire le contraire ! »
De plus, les nombreuses manifestations extérieures indiquent à n’en pas douter la présence d’un personnage invisible et le nombre de personnes à en avoir été témoin exclut catégoriquement toute possibilité de vision simplement intérieure. (Voir lettres de liaison n°8 et n°10)
Par ailleurs, comment expliquer la prophétie sur le miracle du soleil ? Elle n’a sûrement pas pu être trouvée dans « des livres de piété » ni inventée par trois jeunes enfants sans instruction de 7, 8 et 10 ans. (Voir lettre de liaison n°12). Enfin, toutes les personnes ayant bien connu sœur Lucie ont toujours affirmé qu’elle était honnête et avait une excellente mémoire. Une de ses nièces, sœur Maria Inès da Eucaristia, disait d'elle : « La vertu qui caractérise le mieux sœur Lucie, c’est la sincérité et la rectitude ». Il est donc difficile d’imaginer que sœur Lucie ait pu "inventer" ses mémoires.
Aussi, même si le Vatican est d’un avis différent, nous continuerons à croire que la Sainte Vierge est réellement venue six fois à la Cova da Iria avec son corps glorieux, s’est montrée aux enfants, leur a parlé et a manifesté sa présence à toutes les personnes présentes par des signes physiques qui ne trompent pas. Cet avis est d’ailleurs partagé par diverses personnalités ecclésiastiques, comme Monseigneur Hnilica qui confia au cardinal Ratzinger :
Il me semble, pour y avoir réfléchi tout l’été, qu’il n’y a pas de preuve de l’appartenance de toutes les apparitions et visions de la Sainte Vierge à ce que Votre Éminence appelle "la voie moyenne" ou "perception intérieure". (…) Je me demande si nous devons refuser, sans preuve et a priori, la possibilité de la présence corporelle de la très Sainte Vierge, dans ses apparitions. Pourquoi la Vierge Marie, qui est montée au Ciel avec son corps, ne pourrait-elle pas apparaître avec son corps ?
En conséquence, les paroles rapportées par Lucie dans ses mémoires sont bien des paroles prononcées par Notre-Dame elle-même et il convient donc d’en tenir le plus grand compte.
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus
Président de Cap Fatima 2017
Informations diverses
Le 7 octobre prochain est encore une très belle date pour se consacrer au Cœur Immaculé de Marie. La préparation à cette consécration commencera le 7 septembre. Il est donc toujours possible de s’inscrire (inscription ICI).
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