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Article du chanoine Pierre Caillon († 2011)
paru dans L'Appel de Notre-Dame n° 127 (3e trimestre 1987)

 

Depuis le 25 mars 1984, je n'avais jamais pu savoir de façon absolument sûre la pensée de sœur Lucie sur l'acte de consécration accompli ce jour-là par Jean-Paul H et les évêques du monde entier. Or, du 14 au 19 septembre 1986, s'est tenu à Fatima un important symposium qui se voulait de haut niveau. A cette occasion, je suis allé au Portugal et j'ai reçu de la Divine Providence deux faveurs dont je dois faire part aux spécialistes que cela intéresse.

1 - J'ai commencé ma visite au Portugal par Porto, où je connais une famille qui payait la pension de Lucie quand elle avait 14 ans, en 1921. Cette famille constitue pour Lucie ce que l'on appelle de vieux amis, lesquels ont droit de visite au carmel de Coïmbra, très souvent et très régulièrement.
Cette famille, c'est essentiellement une dame, qui a quatre ans de moins que Lucie, c'est-à-dire 76 ans, la grand-mère, qui fait figure de patriarche et de chef de famille. Quand cette dame va voir Lucie, elle note avec soin, une fois rentrée chez elle, ce que Lucie a pu dire de plus important. Cela pourra servir pour l'histoire, mais ne sera publié qu'après la mort de Lucie.
Je vois cette dame régulièrement, environ 2 fois par an depuis longtemps, mais j'évite de poser des questions car, souvent, cette dame murmure : « Cela, je ne puis pas le dire ». Cependant, à mon arrivée au Portugal, le vendredi 12 septembre 1986, j'ai osé articuler : « La consécration de la Russie... ? »

Alors cette dame, qui a beaucoup de prestance, a pris une cambrure significative. Bien qu'elle fût assise avec moi auprès d'une grande table, elle s'est dressée, en restant assise, dans toute sa majesté, elle a allongé son avant-bras sur la table et elle a prononcé solennellement, en martelant ses mots : « Si vous le voulez, je puis vous le jurer,  la main sur l'Évangile : la consécration de la Russie n'est pas faite ».
Et comme je lui demandais pourquoi, elle m'a montré une petite brochure, que je possède d'ailleurs depuis longtemps en de nombreux exemplaires car elle ne coûte pas cher : « A Messageira de Jésus... » par le père Humberto Maria Pasquale. Edicao do Cavaleiro do Immaculada. Av. Camilo 240, Porto. Portugal.
Cette brochure, dont j'ai bien connu l'auteur que j'allais voir de temps en temps dans la banlieue de Turin et qui est mort récemment, a pour but de démontrer qu'à Fatima, aux enfants de Fatima, Notre-Dame n'a jamais dit « Consécration du monde », mais toujours et uniquement « Consécration de la Russie », car elle devra apparaître comme l'unique objet de la consécration.
Il ne faudra donc parler ni du monde, ni de tous les peuples, ni du genre humain, ni de toutes les nations... Il faudra que l'homme de la rue puisse comprendre immédiatement qu'il s'agit uniquement de la seule Russie.

2 - Après mon passage à Porto, je suis allé à Fatima, où je suis resté, du samedi 13 septembre au vendredi 19 à midi, chez une autre personne, qui est de la famille de Lucie, qui est intime avec Lucie et qui va la voir très souvent au carmel de Coïmbra.
Je vais chez cette personne depuis des années. Cette fois, pendant 7 jours, à tous les repas, matin, midi et soir, nous n'avons parlé que d'une seule question : la consécration de la Russie. Et cette personne m'a répété cent fois, sur tous les tons : « La consécration de la Russie n'est pas faite. Cela, je puis le dire puisque Lucie le répète à tout le monde. » Car « c'est la consécration de la Russie que Notre-Dame a demandée ».
Quand on baptise un enfant, on l'appelle par son nom. Quand on consacrera la Russie, il faudra la nommer de manière que tout le monde comprenne bien qu'il s'agit d'elle seule et pas d'autre chose.

3 - Maintenant, même si Lucie mourait subitement - rappelons qu'elle a 80 ans -, ses amis, qui connaissent exactement sa pensée, ne permettront jamais qu'on prétende que la consécration est faite.
On demande parfois : « Qui est juge, le pape ou sœur Lucie ? » Certes, sœur Lucie a toujours été très respectueuse de toutes les autorités de l'Eglise. Mais sœur Lucie est évidemment la seule à savoir ce que Notre-Dame lui a dit et la seule à pouvoir transmettre authentiquement le message à qui de droit. Tout cela me semble d'une profonde limpidité.
Apres chaque grande tentative de consécration, en 1942, en 1952, en 1964, en 1982, que de gens, parfois très haut placés, ont cru et dit que la consécration était faite.
Mais la petite voix venue du Portugal disait non. De même, après la grande tentative de 1984, que de gens ont cru et proclamé que, cette fois, c'était fait et bien fini. Mais la même petite voix venue du carmel de Coïmbra dit encore non.
Quand on dit « la consécration », il est bien entendu qu'on parle de la consécration de la Russie. Autrement, taisons-nous. Lucie ne se prétend pas de haut niveau, mais elle sait ce que Notre-Dame lui a dit.
Que faire maintenant ? Tâcher d'obtenir l'adhésion cordiale de tous les évêques à cette consécration de la Russie. Tout de même, les évêques devraient finir par comprendre.

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